La population sénégalaise se passionne depuis quelques jours pour ce que certains décrivent comme « un miracle ». L'une des chanteuses les plus populaires du pays, Viviane Ndour, la belle-soeur de la star mondiale Youssou Ndour, dit avoir vu l'image d'un des défunts Khalifes de la confrérie mouride apparaître sur une photo prise à la cité sainte de Touba. Rien ne permet pour l'instant d'établir l'authenticité de cette image. Mais l'artiste s'est présentée hier à la presse complètement bouleversée.
Elle est restée longtemps cachée, derrière un grand écran plat, le nez à 20 cm de l'image : Viviane Ndour, mains jointes, en robe fuschia, encadrée par deux gardes du corps tout en muscle. Puis la chanteuse s'est glissée jusqu'à l'estrade en compagnie de son mari et manager, Bouba Ndour.
C'est lui qui prend la parole et raconte l'essentiel de l'histoire. Viviane a l'air ébranlée. Elle écoute, sans déchausser des lunettes de soleil qui lui montent jusqu'aux sourcils. Ajoute parfois une parole pieuse.
A l'occasion du grand Magal, le pèlerinage de la confrérie mouride, la famille s'est rendue à Touba, et Viviane a pris, à l'aide de son téléphone dernier cri, une série de photos. Notamment une image du mausolée de Serigne Fallou, l'un des fils du fondateur de la confrérie. A son retour, elle découvre sur la photo non plus seulement le mausolée mais, devant la grille, Serigne Fallou lui-même.
L'image est projetée dans la salle de conférence. Un homme en boubou se dresse dans une lumière émeraude. Un murmure s'élève immédiatement de l'assistance. « Dieredief Serigne Touba, merci marabout de Touba » dit à voix basse une jeune femme. Journalistes et fans de la chanteuse s'approchent et photographient à leur tour l'écran.
La star va-t-elle renoncer à sa carrière ? Bouba Ndour rassure immédiatement : Viviane continuera à chanter. Elle portera simplement, peut-être, des tenues un peu moins légères. Le manager et mari explique également que le téléphone portable sera déposé chez un huissier pour de futures expertises.
Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur de la confrérie sur la veste d'un pèlerin. Le Grand Magal commémore son départ en exil au Gabon en 1895.
Deux jours avant le Magal, les abords de la Grande mosquée de Touba sont encore praticables. La veille du Magal et le jour même, une foule dense envahit les rues de la ville sainte et l'esplanade de la mosquée.
En fin d'après-midi, les premiers pèlerins ont commencé à quitter Touba, mais la foule est toujours là dans les rues qui mènent à la Grande Mosquée. Lors du Grand Magal, les pèlerins se rendent dans les mausolées des différents Khalifes du mouridisme. Le mausolée de Cheikh Ahmadou Bamba est celui qui est le plus visité. Deux femmes attendent de pouvoir y accéder.
Le Magal est l'occasion de grands repas festifs. Ces femmes vont bientôt préparer la sauce d'une viande de boeuf. Lors du Grand Magal, les chefs religieux reçoivent leurs disciples chez eux. Comme l'influent marabout mouride Modou Kara Mbacké. Les commerçants profitent de l'afflux de population pour faire des affaires. Celui-là vend chapelets et textes sacrés. La nuit, véhicules individuels, piétons et taxis charrettes se disputent la rue et soulèvent des nuages de poussière.