Arizona sénior
Reg lisse
Ces quelques plans, comme un (une ?) interlude (interludique ?) destinés à quelques trekkeurs impénitents qui marchent dans leurs rêves. Une solitude minérale surplombée d'un ciel plus qu'étoilé. Je lisais dans Moravia (Lettres du Sahara) que Baudelaire, celui du calme, luxe et volupté, n'était jamais descendu du bateau et que donc son lieu de poème était un pur fantasme, un lieu idéal idéel. Un désert intérieur, un paradis originel original.
Pour avoir marché dans le Désert Lybien, le désert blanc, y avoir dormi quelques nuits sous la tente, je peux affirmer que, hormis les miraculeux oasis, ce lieu minéral est un non lieu. Sa beauté y est inhabitable. C'est une œuvre d'art naturelle, froide, rigide, insaisissable (sable ?) qui n'est sublime que parce qu'elle est lunaire, aussi incongrue qu'un tableau de Magritte.