Un colloque Pierre Reverdy se tient à la Maison de la
Recherche de L'université de Paris IV-Sorbonne (28 rue Serpente) les 1er
et 2 février.
Interviendront notamment, aux côtés des universitaires, des poètes réunis
par Antoine Emaz, Antoine Tudal qui fut en 1945 un poète de 2x7 ans préfacé par
Reverdy, et le peintre François Rouan qui montrera pour la première fois une œuvre
vidéo (un "tressement") pour témoigner de sa relation à Pierre
Reverdy.
Maison de la Recherche de l’Université Paris IV-Sorbonne, 28
rue Serpente, 75006 Paris
1er et 2 février 2008
Colloque
de l’équipe « Littératures françaises du XXème siècle »
organisé par Olivier Gallet, avec le concours de Michel Murat et Didier
Alexandre,
et le soutien de l’École doctorale III de l’Université Paris IV.
Pierre Reverdy
dans la « tradition moderne »
« Créer grâce à une sensibilité nouvelle, servie par des moyens nouveaux appropriés, des œuvres qui, par leur différence, sont un apport de plus au domaine de l’art c’est rester dans la tradition. » (Nord-Sud)
Incarnation pour beaucoup du poète pur et intransigeant,
Pierre Reverdy fonda son autorité sur une pratique sans faille du poème où
perça jusqu’à la fin un sens aigu de l’évolution des formes poétiques, ainsi
qu’une réflexion sur les « moyens » propres à la poésie. Car s’il fut
un « phare » de la poésie du XXème siècle, c’est aussi parce qu’il
s’affirma en publiant des textes théoriques et esthétiques susceptibles de
désencombrer lucidement l’idéologie moderniste de son temps. « Envergure
de Reverdy », soulignait André Du Bouchet, dans un article qui fit date
dans la réception du poète…
Hors de tout calendrier commémoratif, avec pour actualité l’attente d’une
édition complète qui offrira bientôt au public des pans méconnus ou simplement
indisponibles de l’œuvre de Reverdy, on se propose d’interroger plus avant le
double fil du discours de l’essayiste et du notateur, d’une part, de la parole
ou de l’écriture fixée en poème, d’autre part, pour mettre en valeur leur
dynamisme dialogique, leurs chevauchements possibles, leurs éventuelles
contradictions, ou l’autonomie de leurs cheminements.
On s’attachera en outre à resituer les choix forts, souvent à contre-courant,
de Pierre Reverdy dans une histoire tendue (de la fin des avant-gardes
historiques à la poésie engagée d’après-guerre, en passant par le surréalisme
et la poésie de la Résistance), faite de bouleversements esthétiques, de
contacts avec les autres arts, mais aussi de débats ou querelles avec les
contemporains, de conversations à distance avec quelques grands penseurs, de
prises de positions éthiques. Une histoire qui se prolonge dans les retours
qu’on observe vers la figure tutélaire de Reverdy, remarquablement réguliers, à
chaque nouvelle génération de poètes.
Poétique, Théorie, Histoire : à travers l’œuvre de Reverdy, dont la
singularité continue à opposer une résistance notable à l’effort de description
et de commentaire, c’est donc aussi la question des conditions de possibilité
d’une « tradition moderne » en poésie que l’on pourra poser.
(programme complet en cliquant sur lire la suite....)
Programme
Vendredi 1er février
Matin
9 h 10 - Ouverture du colloque
Poétique
9h30 - Olivier Gallet (Paris IV) : La présentation poétique.
10h10 - Michel Murat (Paris IV) : Syntaxe.
10h50 - Pause
Sujet lyrique, sujet éthique
11h10 - Jean-François Puff (Paris) : Le travail du sujet dans la
poésie de Reverdy.
11h50 - Antonio Rodriguez (Lausanne) : L’émotion poétique et la
refondation d’une communauté affective dans l’après-guerre.
Après-midi
Peinture et poésie, reflets réciproques
14h30 - Pierre Vilar (Paris III): Reverdy et Picasso.
15h10 - Françoise Nicol (Nantes): « Cet angle privilégié de la
perspective », poétique des écrits sur l’art de Reverdy (l’exemple d’Une
aventure méthodique).
15h50 - Pause
16h - Philippe Geinoz (Fribourg) : Miroirs et toiles d’araignées. Mise en
œuvre d’un regard sur la peinture.
16h40 - Témoignage d’Antoine Tudal (auteur du recueil Souspente (1945) préfacé par Reverdy) : évocation de Reverdy à Paris vers la fin de la seconde guerre, en visite chez Nicolas de Staël et Georges Braque.
17h30 – Projection d’un film inédit de François Rouan : « Sable mouvant », Tressement vidéo (15 min. environ), en présence de l’artiste.
Samedi 2 février
Matin
Prose, récit.
9h30 - Etienne-Alain Hubert (Paris IV) : Les Jockeys camouflés, dans leur
temps et hors du temps.
10h10 - Didier Alexandre (Paris IV): La narrativité chez Reverdy.
10h50 - Pause
11h10 - Dominique Carlat (Lyon II): Le territoire secondaire de la
prose ?
Après-midi
Filiations, héritage : le « poète exemplaire ».
14h15 - Martin Rueff (Paris VII) : Titre à préciser.
15h - Valéry Hugotte (Bordeaux III) : « Vertige de la
proximité ». Pierre Reverdy et Jacques Dupin.
15h40 - Michel Collot (Paris III) : Reverdy selon Du Bouchet.
16h10 – Pause
16h30 - Table ronde de poètes - Autour du numéro à paraître en janvier de la revue Triages, dirigé par Antoine Emaz et rassemblant vingt-deux textes de poètes contemporains sur l’état présent de leur relation à l’œuvre de Reverdy (en présence notamment d’Antoine Emaz).