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Le Cimeterre de Tamerlan (L'Espionne de Nelson)

Par Pause Toujours
Avant que nos éditeurs, à coups de subventions, ne mettent en place une offre numérique payante (et les sanctions qui vont de pair à l'encontre de ceux qu'ils nomment "pirates") pour les auteurs délaissés du XXème siècle, voici quelques extraits du Cimeterre de Tamerlan de Jean d'Agraives  :
Voyez-vous, Hardy, je donnerais volontiers le bras qui me reste pour savoir où se trouve la flotte de ce damné Bonaparte. Dussé-je fouiller les moindres criques de toute la Méditerranée... de tout l'Océan, s'il le faut, je découvrirai ces Français, fussent-ils partis aux antipodes..., s'ils sont encore, bien entendu, quelque part au-dessus de l'eau. 
Le Cimeterre de Tamerlan (L'Espionne de Nelson)Le Cimeterre de Tamerlan (L'Espionne de Nelson) Le Cimeterre de Tamerlan (L'Espionne de Nelson) 
Trente piastres d'or !Et il ne fallait, pour s'attribuer une somme aussi magnifique, que risquer un peu de mourir, puisque aussi bien ce ferenghi assurait qu'en crachant le feu par la gueule de ses chiens de bronze il mettrait en fuite les Issas, excréments maudits de la mer !
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Il pouvait, en quelques années, devenir le maître absolu de la péninsule divisée, ... rétablir un empire unique, mieux assis que l'empire mongol, puis étendre sa domination loin, très loin, par delà l'Indus et la barrière himalayenne.

Le Cimeterre de Tamerlan (L'Espionne de Nelson)Le Cimeterre de Tamerlan (L'Espionne de Nelson)
Le Cimeterre de Tamerlan (L'Espionne de Nelson) 
La chute de leur grand mat, fauché par la décharge, au ras du chouque, acheva de les écœurer, tandis que revenant sur eux, ce "Tigre des Mers", qu'ils avaient pris pour un vulgaire mouton bêlant, leur cassait à jamais les reins, de deux boulets ramés, lâchés à bout portant, en pleine coque.
- Et d'un ! fit simplement Labranche, au milieu des acclamations enthousiastes de son équipage. À l'autre à présent ! Espérons qu'il ne sera pas plus difficile à réduire que celui-ci.
Le Cimeterre de Tamerlan (L'Espionne de Nelson) 
La minute d'après, des signaux multicolores montaient aux drisses du flagship, et par trilles aiguës de leurs sifflets stridents, les maîtres appelaient la bordée de quart à la manœuvre commandée.- À carguer les basses voiles rondement ! ordonnait l'officier de quart. "Amenez le petit perroquet !"
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 "Mais quand même", reprit-elle plus grave, "je crois que j'étais plutôt faite pour naviguer et chevaucher que pour me pavaner, selon la coutume de mes semblables, dans de précieuses toilettes et pour me parer de bijoux."
Le Cimeterre de Tamerlan (L'Espionne de Nelson) 
Cependant, tandis que les hommes de Janin dégustaient lentement, en connaisseurs, le vin râpeux promis comme juste récompense de leurs efforts, Massoudi prenait de rigoureuses mesures avec la lente gravité, apanage des Orientaux.
Le Cimeterre de Tamerlan (L'Espionne de Nelson) 
Ce fut un beau vieillard très droit, au port fier, au type eurasien et non arabo-sémitique, qui, moins de dix minutes plus tard, pénétra dans la vaste pièce. L'enseigne eut l'impression très nette qu'il avait déjà vu ailleurs ces yeux noirs et vifs, ce nez d'aigle, cette physionomie ouverte. Mais la longue barbe, d'un blanc neigeux, encadrant le visage racé, le déroutait et l'empêchait de mieux fixer ses souvenirs.
Le Cimeterre de Tamerlan (L'Espionne de Nelson) 
Aux dernières lueurs du couchant, l'escadron venait de faire halte dans une prairie d'herbe épaisse, tout émaillée de pavots roses, sur les bords de la Canvéry, dont les flots paisibles se teintaient de pourpre, mêlé d'or en fusion, auprès d'un boqueteau touffu où les nopals, les aréquiers se mêlaient aux jaunes mimosas.Déjà Clément avait mis pied à terre avec agilité et, sensible au charme de cette nature verdoyante, alanguie sous le crépuscule, il demeurait là, absorbé dans une muette contemplation, tandis qu'un sowar empressé prenait son cheval par la bride pour le mener boire l'eau du fleuve.(sowar : cavalier régulier.)
Le Cimeterre de Tamerlan (L'Espionne de Nelson) 
Et il frappa "l'arme de parade, merveilleuse, orientale sans doute, qu'il tenait entre ses genoux".

Paru chez Hachette sous le titre L'Espionne de Nelson en 1936, ce roman d'aventures est réédité aux éditions des Deux Sirènes en 1947.
Jean d'Agraives a été l'un des grands auteurs de la Bibliothèque Verte : un romancier populaire, représentant de la littérature "pour garçons" de l'entre-deux guerres. Pas toujours politiquement corrects pour les mentalités policées et procédurières de notre époque, certains passages sont à lire avec le recul adéquat.
Il est aussi intéressant de noter la richesse du vocabulaire employé.
Les illustrations sont de Maurice Toussaint. Peintre et dessinateur français (1882-1974) réputé pour sa maîtrise des sujets militaires, il illustra de nombreux romans.
- Monsieur -

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