Mon amie Odie et moi nous rendions dans la salle du Quartier Latin pour La Dame de Shanghai en copie neuve. Il y a peu, j’ai découvert sur grand écran Citizen Kane, et la ressortie de cet autre chef-d’œuvre d’Orson Welles tombait à point nommé pour l’assoiffé de classiques que je suis en ce moment. Direction donc Le Champo un dimanche après-midi pour la séance de 15h30. Arrivés à 15h20, nous prenons notre place dans la file d’attente longeant le trottoir de la Rue des Écoles. Dans le froid bien sûr, mais ça, personne n’y peut rien. Au bout de quelques minutes, une employée du cinéma passe dans les rangs pour s’assurer que tout le monde a bien déjà acheté sa place. Ah bah non. Pas nous. Pas grave, je fonce en caisse prendre nos places, et retourne dans la queue.
15h25. 15h30. 15h35. 15h40. « Qu’est-ce qu’ils foutent là ? La séance n’était pas censée être à 15h30 ? ». On ressort L’Officiel des Spectacles et on vérifie. 15h30, c’est bien cela. Par contre, l’heure de la séance précédente me saute aux yeux. 14h. Et le film il dure combien de temps ? 1h30, plus 10 minutes de séance. Ah d’accord. Ok. Tout s’explique. Séance à 14h. Film à 14h10. Fin du film à 15h40. Et le temps que tous les spectateurs se lèvent et se rhabillent, ça pousse vers le 15h45 ça. Mais alors pourquoi caler la séance suivante à 15h30, en sachant qu’elle ne pourra en fait pas commencer avant 15h45, au mieux ? Et la suivante à 17h10, un autre horaire du même coup mathématiquement impossible à respecter ?
Moi je cherche Odie, assise vers le 5ème rang, je ne distingue rien, je scrute, et finalement je la repère, au bout d’un rang. Zut. Je vais devoir déranger les spectateurs. Je chuchote « Pardon », « Désolé » tout en progressant sur le rang, vers Odie, écrasant des pieds malgré moi, entendant des souffles et des râles. Désolé, je les comprends, à leur place ça m’énerverait aussi. Finalement je m’assois, déçu et énervé d’avoir raté, à vue de nez, cinq bonnes minutes de film. Le retard ça arrive, je ne m’en offusque pas. Mais il ne s’agit pas là d’un retard imprévisible. Il s’agit d’une mauvaise gestion du cinéma, qui a soit mal calculé ses séances, soit les a choisies sans se soucier de l’inconfort que cela engendrerait pour ses spectateurs. Et ça, pas besoin d’être un cinémaniaque pour s’en offusquer.
Voilà longtemps que je n’avais pas raté le début d’un film. Les deux dernières fois, je m’en souviens parfaitement, c’était pour Kung Fu Panda (j’attendais un ami devant le ciné pendant qu’il m’attendait dans la salle…) et Sicko (longue hésitation avec une amie devant le cinéma avant de se décider pour le Michael Moore). J’espère bien que la prochaine n’est pas pour bientôt.
(P.S. : cette semaine, Le Champo a changé les horaires de projection de La Dame de Shanghai, laissant plus d'espace entre les séances... tiens donc !)