Les éditions XYZ proposent une petite collection appelée Romanichels, qui nous fait découvrir de jeunes auteurs québécois. C'est le cas avec le roman de Marie-Renée Lavoie, La petite et le vieux, publié l'année dernière.L'auteure est née en 1974 dans le quartier Limoilou, à Québec. Elle détient une maîtrise en littérature québécoise de l’Université Laval. Elle enseigne présentement la littérature au collège Maisonneuve, à Montréal.Dans ce premier roman (Marie-Renée Lavoie nous explique dans cette entrevue qu'elle a écrit d'autres romans, notamment un qui a été publié par son école secondaire), nous suivons les péripéties d'Hélène, petite fille de huit ans qui rêve d'une vie héroïque, comme dans son feuilleton préféré, Lady Oscar.Hélène prétend avoir dix ans, ce qui lui permet de distribuer les journaux dans son quartier de Limoilou, à Québec. Elle vit avec son père, un peu toujours triste et porté sur l'alcool, et sa mère très autoritaire, et puis «c'é toute!», ainsi que ses sœurs qu'elle adore, surtout la petite dernière, Catherine.Elle se lie d'amitié avec le vieux Roger, son nouveau voisin qui attend tranquillement la mort à longueur de journée, accompagné de quelques bières. Cette relation va la confronter à plusieurs événements et l'aider à avoir un regard différent sur sa famille et sa vie. Hélène, qui préfère tout de même qu'on l'appelle Joe, va mûrir et grandir avec sa vision "allumée" de la vie et dans un imaginaire très coloré.Le langage très vivant d'Hélène n'enlève rien à sa candeur ni à son romantisme. Hélène joue les p'tites tough, mais au fond elle veut juste aider tout le monde, y compris ses parents en leur donnant l'argent qu'elle gagne en distribuant les journaux ou en travaillant au bingo du quartier.Pierre Foglia, dans sa chronique du 20 avril 2010, écrit à propos de ce livre : « si vous ne lisez pas ce livre-là non plus, alors c'en est bien fini de la lecture, celui-là a vraiment été écrit pour être lu, croyez-moi.»La petite et le vieux est un effet un moment de lecture comme on les aime, frais, imaginatif et authentique. Un moment de plaisir, malgré les malheurs qui y sont narrés, les petits malheurs de la vie de tous les jours que la petite Hélène reçoit comme des épreuves à surmonter avec courage et humilité.
L'entrevue à l'émission Vous m'en lirez tant, le 6 juin 2010La critique dans La Presse, par Sylvie St-JacquesLa critique du Devoir par Suzanne Giguère
L'histoire est celle de Rena, photographe, passionnée de Diane Arbus, une photographe américaine au destin tragique, qui va passer une semaine à Florence avec son père et sa belle-mère. Elle laisse à Paris son jeune amoureux, Aziz.Le récit est découpé selon les jours de la semaine passés dans la ville italienne et se partage entre les moments présents que Rena passe avec son père et sa belle-mère, à la découverte des musées florentins et de la Toscane, et les évocations du passé de l'héroïne, pensées souvent provoquées par la vision des différentes œuvres d'art. Au moyen de confidences que Rena fait à son amie imaginaire Subra (anagramme d'Arbus), on découvre le passé trouble et tumultueux de Rena et sa famille, ce qui nous permet également de comprendre sa relation incertaine avec son père.L'enfer appréhendé par Rena se présente tel que prévu, l'entraînant dans la colère, l'incompréhension, puis peu à peu l'acceptation et le pardon. Parallèlement à la relation père/fille, Rena nous parle de son approche photographique, fixer sur une pellicule spéciale, infrarouge, les zones de chaleur des corps d'hommes qu'elle aime à photographier pendant la jouissance sexuelle ou juste après cette extase. L'auteure Nancy Huston nous livre ici une réflexion très intéressante sur plusieurs sujets qui traversent son œuvre de façon régulière : la sexualité, les rapports entre les hommes et les femmes, l'art, la maternité. Elle voulait montrer « comment les femmes réfléchissent aux hommes », en leur donnant un regard propre, ce qui est plutôt rare dans la littérature, comme elle a pu le constater trop souvent.Nancy Huston précise : « Infrarouge est une grande déclaration d'amour aux hommes, dit-elle. C'est un livre sur les hommes. Les machos ne sont pas les vrais hommes. Les vrais hommes n'ont pas besoin de tous les atours dont se servent les machos.»
Florence, la ville du beau, la ville du David parfait de Michel-Ange, merveilleusement bien décrite par l'auteure (ça donne envie d'y retourner!), se prête d'ailleurs elle-aussi à des pensées sensuelles. Et dans cette ville, Rena ira à l'encontre de ses dernières résistances face aux hommes, face à son père et aussi face à une mère absente, disparue, pièce manquante dans le puzzle de la vie de l'héroïne. Une critique suisse Une entrevue dans Paris-MatchLa critique dans La Presse, par Éric Clément
En écrivant ceci, j'écoute Beirut, Gulag Orkestar (Ba Da Bing, 2006)