Tu es mon ami. A la vie, à la mort. A la vie, je préfère. Faut-il qu'on soit stupides, pour jouer à l'homme, pour ensuite pleurer comme des bébés dès que notre vie est malmenée. Le problème est là : nous SOMMES stupides. Toi, moi, et tous les hommes.
Voilà, en ce moment, tu as mal. Un grand garçon. Un homme. Un beau gosse, selon des témoignages recoupés. Je ne peux rien pour toi, mon ami. Sinon être près de toi. T'attraper, te secouer, te mettre un pain, aller me saoûler la gueule avec toi, et passer le reste de la soirée à jouer aux cartes, à regarder d'antiques photos, à brûler des idoles, à se lamenter sur nos sorts respectifs, et à s'endormir, finalement, où on peut, envahis de rêves incertains, avant le café du lendemain, en secours des tambours malbars qui résonnent sans fin sous notre boîte cranienne.
Je ne peux que ça, mais je le ferai.Pour toi. Pour moi. Pour les petites choses qui persistent à nous aimer et à nous appeler papa. J'espère que tu ne m'en voudras pas.
François GILLET