Exercer une activité bénévole durant ses études ne favorise pas l’accès à l’emploi, selon une enquête réalisée en Ile-de-France par une équipe d’universitaires et rendue publique aujourd’hui.
Les auteurs de l’étude, qui ont eu recours à la méthode du « testing », ont fabriqué 13 CV fictifs, dont 12 mentionnaient une activité de bénévolat dans une association caritative, sportive, de soutien scolaire ou de défense des animaux. Entre avril et juillet 2010, ces CV ont été envoyés à un demi-millier d’offres d’emploi pour différentes professions (informaticien, développeur informatique, chargé de clientèle dans la banque-assurance, gestionnaire de patrimoine).
« Globalement, les bénévoles ont obtenu les mêmes chances d’accéder à un entretien d’embauche », mais cette expérience joue plutôt « en défaveur de l’ancien bénévole », un phénomène notamment constaté dans le secteur informatique. Par exemple, pour un poste de développeur informatique, un candidat sans activité bénévole a eu accès à un entretien d’embauche dans 25,2% des cas, alors que ce taux tombe à 17,4% pour celui dont le CV mentionne une expérience aux Restos du coeur.
« Actuellement, dans les professions examinées, les employeurs ne valorisent pas l’engagement bénévole, ni les compétences acquises par ces jeunes qui ont exercé ces activités », souligne l’étude. Parmi les causes avancées, la possibilité que « l’employeur anticipe une plus faible disponibilité du fait de l’engagement bénévole ». Dans l’informatique, plus que dans la banque et l’assurance, les activités bénévoles peuvent ainsi être perçues comme chronophages, « dissonantes » et « hors norme », donc potentiellement concurrentes de l’activité professionnelle.
Cette étude a été réalisée, en partenariat avec plusieurs associations, par une équipe de chercheurs du Centre d’études de l’emploi, ainsi que des universités de Cergy-Pontoise, de Paris-Est, du Mans et d’Evry.
Le Figaro – Flash Actu : Être bénévole ne favorise pas l’emploi.