Man Utd 3 - 1 Aston Villa

Le réveil de Wayne Rooney a mis fin au renouveau d'Aston Villa hier soir à Old Trafford. Les Red Devils sont toujours invaincus et leaders de la compétition.

Les Villans de Gérard Houllier restaient sur trois victoires, dont deux en championnat qui leur ont permis de prendre un peu d'air par rapport à la zone de relégation. Mais Old Trafford est visiblement redevenu la forteresse imprenable d'il y a quelques années, les Red Devils y proposant un jeu bien beaucoup plus fluide et conquérant qu'en déplacement. La performance d'hier s'inscrit dans cette tendance; mouvements à une ou deux touches de balle, persées individuelles, dédoublements... Le tout soutenu par une défense toujours aussi solide. L'aisance avec laquelle United a dominé une bonne équipe de Villa, sans forcer son talent et en répondant immédiatement après la réduction du score de Bent, prouve à quel point United maîtrise son sujet à domicile.

Niveau compo, c'était presque bingo par rapport au onze que j'avais imaginé en preview, une seule erreur en la personne de Carrick, pourtant annoncé très douteux, préféré à Scholes. On trouvait ainsi devant Van der Sar, John O'Shea, Rio Ferdinand, Nemanja Vidic et Patrice Evra. Au milieu, Carrick, donc, et Fletcher, avec Nani et Giggs sur leurs flancs respectifs. L'attaque était à nouveau composée de Rooney et Berbatov. On est loin des compos hasardeuses du début de saison, et ça ne peut que s'améliorer avec les retours de Park et Valencia. Le banc avait lui aussi de la gueule avec Anderson, Scholes, Hernandez, Owen ou Fabio. La présence de Lindegaard plutôt que Kuszczak comme doublure de VdS semble donner une indication sur l'avenir du polonais...

En face, Aston Villa alignait un 4-5-1 habituel pour les visiteurs d'Old Trafford, avec le seul darren bent en pointe, soutenu entre autres par Ashley Young et Stewart Downing.

Les retardataires ont dû s'en vouloir hier au Théâtre des Rêves, car il ne fallut à United que 48 secondes pour ouvrir le score. Du gardien de but à l'attaquant de pointe, il n'y a parfois qu'une passe. Ainsi, Van der Sar adressa sur un coup franc juste devant son rectangle une merveille d'ouverture vers Wayne Rooney qui pouvait contrôler joliment avant d'envoyer une volée qui ne laissa aucune chance à Friedel. 1-0 et un but qui rappelle dans sa finition le Rooney de l'an dernier; puissance, vitesse, technique et précision. United a pris l'habitude de marquer vite à la maison, ce qui facilite évidemment la suite des évènements, nous ne nous en plaindrons pas. Et si VdS commence à faire des passes décisives, il faudra le convaincre de rempiler pour cinq ans. Malgré un Aston Villa montrant par moments une belle maîtrise du ballon et qui se présenta plusieurs fois aux abords des 16 mètres mancuniens, les meilleures occasions seront pour United. Berbatov (9ème, 40ème et 42ème minutes),  Nani (22ème), Giggs (30ème) et Evra (38ème) buteront sur un Brad Friedel toujours aussi à l'aise au moment d'affronter les Red Devils. Les Red Devils méritent clairement de doubler leur avantage avant la pause, et c'est ce qui arrivera dans les arrêts de jeu. Nani, au meilleur de sa forme hier soir, adressait un excellent centre au second poteau que Rooney propulsait dans les filets de Friedel d'un plat du pied gauche. 2-0.

Sans être jouissive, cette première période se concluait donc parfaitement sur le doublé de Rooney, le premier depuis mars 2010. Un doublé dont on soulignera le timing parfait puisque les buts arrivèrent aux meilleurs moments, au début et juste avant la pause. Les Red Devils, sans forcer, se sont procuré plusieurs belles occasions sans en concéder de sérieuse à son opposant. Entre ces deux buts de Wazza, Fletcher a du laisser sa place à Anderson, suite à un mauvais coup.

La seconde période reprendra calmement pour United, Giggs et Nani continuant à se distinguer par leur influence perpétuelle sur le jeu des Reds. Mais à froce de lever le pied, United va se faire surprendre et Darren Bent de réduire la marque pour ses nouvelles couleurs, sur un bon service de Downing, dans une défense inhabituellement inattentive. 2-1 à la 58ème minute de jeu. Petit coup de froid dans les travées du stade, qui retiendra encore son souffle lorsque le jeune Albrighton, buteur au match aller, armera une frappe qui finira heureusement dans les bras de VdS. Comme un bon capitaine qu'il est, Nemanja Vidic calmera tout le monde juste cinq minutes après le but de Bent. Suite à un corner, O'Shea récupérait le cuir sur son flanc droit et l'envoyait au second poteau, Vidic, toujours présent, remisait de la tête pour Rooney. L'attaquant anglais, dos au but au milieu de trois défenseurs, contrôlait avant de rendre la pareille à Vidic, qui décocha alors une frappe surpuissante dans le plafond de Friedel ! 3-1 (63ème).

Cette réponse immédiate prouve à quel point United était supérieur à son adversaire du soir, qui ne se remettra pas de ce but, du pied s'il-vous-plaît, de Super Vidic. Il y aura encore quelques occasions pour Villa, comme cette tête de Dunne juste au-dessus du but (66ème) ou ce ballon enveloppé d'Ashley Young qui rebondit sur le haut de la barre transversale (70ème), mais les plus chaudes seront encore pour United malgré une baisse de régime semble-t-il volontaire. Il manquera une pointure à Berbatov pour convertir le joli ballon piqué de Giggs (74ème), Dunne empêchera Rooney, parti seul vers le but, de signer un triplé (77ème), Nani et Berbatov manqueront également coup sur coup le KO (84ème) et O'Shea nous fera même un petit numéro de soliste ponctué par un coup du sombrero avant de donner à Rooney dont la frappe puissante sera repoussée par Friedel (89ème).

Peu importe, ces nouveaux trois points, synonymes d'une 24ème rencontre sans défaite, sont amplement mérités et le niveau affiché par l'ensemble des joueurs a de quoi faire taire les détracteurs. Aston Villa n'est pas une mauvaise équipe mais elle fut impuissante face à ce United. La défense, y compris O'Shea qui n'a quasiment eu aucun mal à contenir Ashley Young, a été une fois de plus excellente, excepté pendant les dix secondes qui ont amené le but de Villa. Vidic inscrivant un vrai but d'attaquant. Nani et Giggs, comme je vous le disais plus haut, ont été très actifs et une menace constante pour l'adversaire. Au milieu, la performance de Carrick contraste avec ces dernière semaines et nous rappelle le joueur que nous avions acheté à Tottenham, jouant son rôle de plaque tournate et de régulateur du jeu à la perfection, dans un milieu de Villa qui comptait pourtant de bons éléments comme Jean II Makoun ou Petrov. Pour une fois, c'est Berbatov qui manqua de réussite et qui laissa la vedette à un Wayne Rooney que ce doublé devrait enfin relancer, une excellente perspective en vue de la fin de saison.

Cette soirée aurait pu être parfaite si Everton et Sunderland n'avaient pas craqué, respectivement face à Arsenal et Chelsea, après avoir mené chacun. Peu importe, nous comptons toujours la même avance sur nos poursuivants (5 et 10 points) et nos joueurs montent en puissance. Notre prochaine rencontre est déjà pour samedi, chez des Wolves avant-derniers. Confiance mais méfiance, notre forme à l'extérieur est encore loin des attentes et affronter une bête blessée n'est jamais une formalité.

United : Van der Sar, O'Shea, Ferdinand, Vidic, Evra, Nani, Fletcher (Anderson), Carrick, Giggs, Rooney, Berbatov.

Pas utilisés : Lindegaard, Smalling, Fabio, Scholes, Hernandez, Owen.

Homme du match : Beaucoup de joueurs méritent un 8/10 pour cette rencontre. Giggs, Nani, Vidic, Ferdinand, Carrick... Mais la palme revient à Wayne Rooney avec ses deux buts plus une assist et une influence constante sur le jeu. Fantômatique il y a une semaine à Blackpool, notre numéro 10 a éclaboussé la rencontre de sa classe. De bonne augure pour la suite de la saison...