Fiona Boyes au GC Nekkersdal, Laeken, le 1 février 2011

Publié le 01 février 2011 par Concerts-Review

Fiers qu'ils sont à la  Brussels Blues Society: for the first time in Belgium, nous accueillons au  G C Nekkersdal celle qui multiplie les nominations aux Blues Awards ( acoustic blues album of the year-
best live album - female blues artist of the year...), from Australia:  Fiona Boyes.
Fiona est partie s'établir à Canberra, mais passe la moitié de son temps dans l'Oregon, Portland, depuis qu'en 2003 elle triompha à Memphis lors de l'International Blues Challenge.
La madame excelle aussi bien à l'acoustique qu'à la Maton 'Mastersound' custom electric, sa discographie débute en 1995 avec 'Sassy Mama', enregistré avec The Mojos, avec lesquels elle gravera deux autres plaques.
Depuis 'Blues in my heart' en 2001, elle immatricule les rondelles sous son nom, la dernière en 2009, 'Blues Woman'.
Un coup de génie du Witte, Michel Versées, de convaincre la souriante madame d'interrompre sa tournée française, de sauter dans le TGV et de jouer à Bruxelles.
Witte, l'ampli était impossible à transporter, mais j'aimerais jouer quelques titres en utilisant le courant du centre culturel.
No problem, lady, il y a un vieux brol qui traîne dans ma cave, on va arranger ça!
20:40, le speech habituel, et Miss Boyes sur un tabouret, à ses pieds une boîte plastifiée bleue, piquée chez Ikea, qu'elle martèlera, harmonieusement, de ses godasses bordeaux.
'Good Lord made you so' son mec, il est comme le vent, parfois il souffle ici, souvent il est en vadrouille.
Une étonnante ressemblance vocale avec Bonnie Raitt, un jeu en fingerpicking des plus subtils et un éternel sourire.
Fiona c'est pas un fion de pigeon!
En hommage à Memphis Minnie, la seule nana capable de concurrencer les Muddy Waters, Big Bill Broonzy ou Tampa Red: 'She could play that thing', expressive Miss Boyes!
'Two legged dogs': les effets Tchernobyl?
Non, les bipèdes sniffing around my door, quelques aboiements explicatifs pour ce barrelhouse- blues canin.
Charlie Musselwhite ' Run Here', lui ai expliqué à Charel que ce titre semblait avoir été composé pour la gent féminine.
Du blues suggestif...I like your hips, I like your thighs...
Fiona, we love your smile!
On descend sur le Mississippi 'High Cotton' .
Reverend Gary Davis 'Mean old world' , ..gling.. gling... un quidam laisse échapper sa Maes , le bruit du verre cassé occulte l'intro.
Eclat de rire de Fiona, qui gueule 'Taxi'.
Elle reprend la complainte du révérend: putain de monde pourri dans lequel on vit, la vie est chère, les femmes sont dures...
Le uptempo allègre 'Old time ways' a une histoire, l'ai joué avec Pinetop Perkins, un bluesy pianiste dont le compteur affiche 97 printemps, le mec est toujours fringant et coureur de jupons.
Superbe picking à nouveau.
Un coup d'électricité: ' Howlin ' at your door' du Howlin Wolf au féminin.
Elle pète le feu cette Aussie girl, le bottleneck, qui attendait son heure sur un siège voisin, prend la tangente pour venir mourir aux pieds d'Alfons Vandesteen pendant que la dame lui chante...I want you, baby...
A U B, mevrouw!
You're very kind, and goodlooking..
'Homegrown sin' est pour vous... you look like a double gin...
Rouge pivoine qu'il devient, le braaf Fonske!
Une dernière avant la pause boisson, dédiée à un ex- boyfriend s'étant tiré avec une poufiasse: I'm gonna 'Drink to your health'.
J'aime bien son programme électoral!
Break et set 2.

Un Delta gospel/blues noir de J B Lenoir: 'Mississippi Road' pour entamer la deuxième mi-temps.
Suivi d'un nouveau titre pas encore sur CD ' No friends' , toujours ces rough vocals et ce country/ragtime picking à la Sam McGee.
Un instrumental estampillé 1928: 'Harmonica rag' (sans mouth harp) de Chuck Darling, piquant comme un cakewalk d'avant la Grande Dépression.
Me suis mariée ( avec un copain de Bugs Bunny) et du coup j'ai hérité de cinq gosses et d'une grand-daughter, ma vie a légèrement changé depuis: ' Love changing blues', au ton Rory Block.

Un petit coup de slide fignolée :'Juke Joint on Moses Lane'.
Il a l'air sympa ce boui -boui: un coup de cafard, une petite soif ( when you need some moonshine...), rendez-vous Moses Lane.
En route pour la Louisiane, bonnes gens, prenez votre attirail de pêche: 'Fishing Hole'.
Scabreux ce track: viens pêcher dans mes eaux, mon gars...
Faut un hameçon, madame?
On m'a dit, Fiona, t'es pas faite pour chanter le blues, tu souris sans cesse. Bon, et bien, je vous balance a sad one: ' Stranger in your eyes' , superbe lovesong désenchantée.
A la recherche d'un fougueux étalon, 'Young rider blues' , un mix de Mr Bean et Stan Laurel, cette sauterelle énergique.
'Easy Rider' de Magic Sam, avec en guest l'harmoniciste drômois, Alain Michel, une cinglante tranche de Chicago blues.
Devais joué chez l'oncle Sam, saute dans un jet de la Walter Closed Airlines ou de la Colgate Airlines, me rappelle plus, sur le tarmac d'arrivée on me signale que ma guitare est introuvable, cette conne était partie chez Mao, ces avatars m'ont inspiré ' Precious Time' , tu m'accompagnes, Michel?
Yes, Ma'm!
Encore une nouvelle, le viril, nerveux et vindicatif 'Chain Gang' .
J'ai une envie de boogie...
Laisse-toi aller, fille!
' I want to go' de J B.
Le whiskar?
Non, Lenoir!
Une version TGV imparable.
Il est l'heure, mes mignons, la dernière, une bluette slow blues à inviter ta madame à faire un tour sur la piste, les yeux clos pour sentir ses cheveux ambres: 'Ember' .
Talent, sincérité et bonne humeur: le peuple réclame un bis!
Il en aura deux pour le même prix:
' Muddy's Sweat' , c'est une copine ayant assisté à une performance de Muddy Waters qui m'a inspiré ce blues... I was baptized in Muddy's sweat... c'est mieux que de subir les postillons de Bart.
Et vite 'Wouldn't be dead for nickles' un ragtime philosophique.
Fiona Boyes poursuit sa tournée chez Sarkozy jusqu'au 13 février!