Hosni Moubarak ne sera pas candidat à sa propre succession fin 2011. C’est tout ce qu’il a concédé aux manifestants, qui eux réclament son départ immédiat. En attendant, les États-Unis ont déjà commencé à envisager l’ "après".
Le président égyptien a cédé à la colère populaire en acceptant de ne pas se représenter pour un nouveau mandat à l’issue de celui qu’il termine actuellement. En septembre 2011, il ne sera pas candidat, a-t-il promis mardi 1er février dans une allocution télévisée. Hosni Moubarak tient en revanche à mener son ultime mandat à son terme.
Néanmoins, ces promesses n’ont pas convaincu la population, qui réclame, elle, son départ immédiat du pouvoir. Les manifestants et l’opposition, qui se mobilisent dans les principales villes du pays depuis huit jours, ont laissé à Hosni Moubarak jusqu’à vendredi pour se retirer.
« Le président est très têtu, mais nous sommes plus têtus que lui. Nous ne quitterons pas la place » Tahrir (place de la Libération), épicentre de la mobilisation au Caire, a déclaré un leader de la contestation dans un haut-parleur.
« On ne partira que lorsque Moubarak partira! » scandait déjà un groupe d'hommes plus tôt dans la journée, alors que la place a rassemblé des dizaines de milliers de manifestants.
Modifier la Constitution
Dans son allocution, Hosni Moubarak a déclaré vouloir profiter des huit mois à venir pour préparer une transition pacifique, notamment en modifiant la Constitution afin de faciliter les candidatures pour la présidentielle.
« Je le dis en toute sincérité, et sans tenir compte de la situation actuelle, je ne comptais pas me présenter à un nouveau mandat présidentiel », a déclaré Hosni Moubarak, qui en est à son cinquième mandat de six ans. « J'ai passé assez de temps à servir l'Égypte et son peuple ».
« Ma première responsabilité maintenant est de ramener la sécurité et la stabilité à la patrie pour assurer la transition pacifique du pouvoir » a-t-il poursuivi, en accusant « certaines forces politiques d'avoir cherché l'escalade et attisé le feu lors des manifestations ».
Hosni Moubarak a appelé le Parlement à « débattre d'un amendement aux articles 76 et 77 de la Constitution pour changer les conditions de la candidature à la présidentielle et limiter les mandats ».
Préparer l’après-Moubarak
Dans un discours prononcé depuis la Maison-Blanche, dans la foulée de celui de son homologue égyptien, le président américain lui a demandé de débuter la transition sans plus tarder. Sans toutefois lui demander de quitter le pouvoir dans l’immédiat.
Barack Obama a aussi félicité l'armée égyptienne d'avoir permis que des manifestations pacifiques aient lieu et a affirmé aux Égyptiens entendre leurs voix.
Les États-Unis ont d’ores et déjà commencé à rencontrer les principaux acteurs qui feront l’Égypte de « l’après-Moubarak », au cours d’une journée de consultations diplomatiques, mardi.
La Grande-Bretagne a réitéré son appel aux autorités égyptiennes à procéder à un « changement réel, visible et complet », selon un communiqué du Foreign Office.