Comment réinventer un concept et un genre lorsque tout semble avoir été dit sur le sujet ? Voilà la bonne question que s’est posé Daniel Stamm dans cette production Eli Roth (Hostel, Cabin Fever), documenteur en caméra subjective qui va chercher du côté de [REC] et du Projet Blair Witch pour remuer les tripes. Il y répond au travers d’un homme de Dieu, le révérend Cotton Marcus qui- dans ce mockumentary filmé en direct (effet "réel" garanti)- va tenter de prouver la vaste supercherie de l’Eglise au fin fond d’un bled de Louisiane: arnaque des grands discours prédicateurs d’abord, truquage des exorcismes ensuite. Pas de Paranormal Activity ici, mais un charlatan metteur en scène, beau parleur et spécialiste en manipulations visuelles et psychologiques. Un magicien, un peu fourbe, pas mal opportuniste, qui ne laisse jamais le doute planer sur les évènements: il y a bien imposture, escroquerie et démystification des croyances surnaturelles et religieuses. Comment réinventer un concept donc ? En le détruisant, tout simplement. En s’en moquant, ouvertement. Dans ce décor inquiétant d’une zone ravagée par les problèmes sociaux et politiques, terre laissée à l’abandon et infestée de crocodiles, se dessine le portrait d’une famille rurale, foyer parfait pour un combat en règle entre terre-à-terre et superstitions. Lorsque la fille, Nell, jeune fille de seize ans dérangée, se met à tuer sauvagement le bétail de son papa, à vomir, hurler et crier des insanités: le doute s’installe. Vraie Linda Blair ou victime de maladie mentale? La conclusion, apothéose horrifique qui rappelle le Rosemary’s Baby de Polanski, répond à la question et en pose une autre- plus grave: quels sont les vrais démons de l’Amérique redneck puritaine ? Ses affreux bigots, sans aucun doute.
LE DERNIER EXORCISME (The Last Exorcism) de Daniel Stamm (2010)
Publié le 02 février 2011 par Celine_dianeComment réinventer un concept et un genre lorsque tout semble avoir été dit sur le sujet ? Voilà la bonne question que s’est posé Daniel Stamm dans cette production Eli Roth (Hostel, Cabin Fever), documenteur en caméra subjective qui va chercher du côté de [REC] et du Projet Blair Witch pour remuer les tripes. Il y répond au travers d’un homme de Dieu, le révérend Cotton Marcus qui- dans ce mockumentary filmé en direct (effet "réel" garanti)- va tenter de prouver la vaste supercherie de l’Eglise au fin fond d’un bled de Louisiane: arnaque des grands discours prédicateurs d’abord, truquage des exorcismes ensuite. Pas de Paranormal Activity ici, mais un charlatan metteur en scène, beau parleur et spécialiste en manipulations visuelles et psychologiques. Un magicien, un peu fourbe, pas mal opportuniste, qui ne laisse jamais le doute planer sur les évènements: il y a bien imposture, escroquerie et démystification des croyances surnaturelles et religieuses. Comment réinventer un concept donc ? En le détruisant, tout simplement. En s’en moquant, ouvertement. Dans ce décor inquiétant d’une zone ravagée par les problèmes sociaux et politiques, terre laissée à l’abandon et infestée de crocodiles, se dessine le portrait d’une famille rurale, foyer parfait pour un combat en règle entre terre-à-terre et superstitions. Lorsque la fille, Nell, jeune fille de seize ans dérangée, se met à tuer sauvagement le bétail de son papa, à vomir, hurler et crier des insanités: le doute s’installe. Vraie Linda Blair ou victime de maladie mentale? La conclusion, apothéose horrifique qui rappelle le Rosemary’s Baby de Polanski, répond à la question et en pose une autre- plus grave: quels sont les vrais démons de l’Amérique redneck puritaine ? Ses affreux bigots, sans aucun doute.