Algérie:Des milliers d’étudiants dans la rue

Publié le 02 février 2011 par Amroune Layachi

TIZI OUZOU A L’APPEL DE LEUR COORDINATION LOCALE Des milliers d’étudiants dans la rue Des milliers d’étudiants sont descendus dans la rue pour dire non au système LMD, en revendiquant plus de conditions socio-pedagogiques,  exiger une ouverture démocratique et réclamer la justice sociale.
En marge de la marche, les organisateurs se sont élevés contre les tentatives de récupération politique de l’initiative en réitérant leur volonté de servir la lutte syndicale pour arracher des droits, affirmant au passage que leurs actions ne sont « sous la tutelle politique de personne ».
Ils étaient hier, des milliers d’étudiants de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou à battre le pavé  de la ville des Genêts pour dénoncer le marasme dont lequel se débat depuis longtemps la communauté estudiantine mais aussi pour réclamer plus de droits, de liberté et de justice sociale. Les étudiants qui ont répondu favorablement à l’appel de la CLE ont sillonné les principales artères de la villes des Genêts pour dire toute leur colère quant à la misère qu’ils vivent à l’intérieur du campus universitaire, réclamer plus moyens et exiger plus de liberté.

Il est 10h30, l’entrés principale du campus universitaire de Hasnaoua grouille de monde. Sous une pluie battante, les milliers d’étudiants (5000 selon la police, 10000 selon les étudiants) avancent et entament leur marche vers le siège de la wilaya en passant par les principales artères de la ville de Tizi Ouzou, via  la rue Lamali longeant l’hôpital sous une présence policière plutôt discrète. Scandant des slogans hostiles au pouvoir en place et aux responsables de l’université Mouloud Mammeri, les étudiants  brandissaient des banderoles dans lesquelles on pouvait lire, « Halte à la corruption », « Pour la réouverture de poste graduation et du CAPA  », « Pour une véritable université à Tizi Ouzou », « Tamazight langue officielle », « Pour les liberté démocratiques , du champ politique et médiatique » et « Pouvoir dégage ! ». « Pouvoir assassin » et « corrigez l’histoire de l’Algérie  car elle n’est arabe », slogans traditionnellement scandés à Tizi Ouzou , lors des manifestations de rue . Les événements qui secouent en ce moment même la Tunisie et l’Egypte n’ont pas été du tout en marge de la marche organisée hier, par la CLE. Le drapeau tunisien a été présent et brandi par plusieurs étudiants en signe de solidarité avec « le révolution du Jasmin » mené par le peuple tunisien.
Autre point qui a soulevé durant tout l’itinéraire de la marche, le système LMD.
Ce dernier a été fortement décrié « non au système LMD » pouvait- on lire sur une banderole.

« Les étudiants refusent la récupération politique ! »

Des étudiants faisant partie du comité d’organisation se sont opposés au fait que des personnalités politiques ou membres de la société civile prennent place dans les premiers carrés de la marche « nous avons senti ces derniers jours qu’il y a une tentative de récupération  de la marche par certains acteurs politiques. Les membres de la CLE s’y sont, farouchement, opposés car il s’agit d’une initiative des étudiants qui ne doit pas  être déviée des objectifs tracés au cours des différentes réunions de la CLE  » nous a déclaré Samir, un membre d’un comité estudiantin en marge de la marche d’hier.
Arrivée au carrefours des victimes du Printemps noir, la procession humaine marquera une halte et observera une minute de silence à la mémoire de tous les « martyrs de la démocratie »  avant de poursuivre la marche vers le siège de la wilaya.
La coordination locale des étudiants a, par ailleurs, revendiqué dans une déclaration diffusée et lue à la fin de la marche « le maintien du système classique et la réouverture de la poste graduation ainsi que le CAPA. Une prise en charge effective de l’étudiant sur le plan social et pédagogique.»
Et a dénoncé le « blocage du développement de la région ». Arrivés devant le siège social de la wilaya de Tizi Ouzou, les participants à la marche d’hier,se sont dispersés dans le calme.
Encore une fois, l’université de Tizi Ouzou a marqué des points.

A. Z.