Label: Roadrunner Records
METAL C’est souvent la même rengaine : peut-on devenir un groupe grand-public sans renier les fondements qui en ont fait le succès auprès des initiés ? Depuis quelques années, Avenged Sevenfold tente le grand écart, pour le meilleur et pour le pire. Exemple avec NIGHTMARE le dernier opus, fortement marqué par la mort tragique du batteur.
Devenir populaire c’est aussi le risque d’être populiste
Mais le mieux est parfois l’ennemi du bien et, si l’album est parfaitement bien produit, on à l’impression d’entendre quelque chose de trop lisse, de justement trop bien produit. Si la variété marque l’évolution du groupe, on en vient aussi à se demander ce que le groupe nous propose de spécifique. Devenir populaire c’est aussi le risque d’être populiste et de faire quelque chose trop consensuel. On se dit que ce NIGHTMARE est plutôt fait pour la nuit des tout petits et qu’il serait parfait pour le train fantôme des brandons, car on sent que le groupe est peut-être en train de prendre un virage « émo » (les insultes ont même été coupées, sacrilège !). Certes, on est loin d’une « tokyo-hotelisation », mais le risque d’un nivellement par le bas guète. Où est donc passé le métalcore teinté de punk mélodique (on pense à Bad Religion ou à No Fun at All) qui caractérisait le son brut de SOUNDING THE SEVENTH TRUMPET ?
Malgré tout, ce constat reste encore qu’un avertissement et leurs concerts cet été dans les festivals européens vaudront le déplacement, on a quand même toujours à faire à du métal et même, sur l’ensemble de leur œuvre, à du très bon métal. L’une des preuves est le respect dont bénéficie Advenged Sevenfold parmi leurs compères. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien si l’enregistrement à la batterie a été assuré par Mike Portnoy des cultissimes Dream Theater. Et tout compte fait, on n’est pas mieux que les autres et on se met rapidement à siffloter et à taper les doigts sur la table en écoutant ce NIGHTMARE…
Ecrit par Jonathan Massonnet - Le 2 février 2011