En attendant un choix définitif de pièce (négociations en cours, bientôt terminées…!), la troupe continue des exercices pour faciliter le contact entre les comédiens et approfondir le travail d’improvisation.
Lors d’une dernière répétition, Victoria, qui a rejoint cette année le Conservatoire d’Art Dramatique du 7ème, a pu nous faire découvrir les exercices qu’elle pratique en cours.
Nous nous sommes alors prêtés au jeu des »8 lectures », dont le principe consite à répéter des scènes en duo selon un mode de lecture bien précis. Chaque duo applique les 8 lectures pour une même scène choisie.
A chaque lecture, le texte est dicté aux 2 comédiens travaillant la scène par par une 3 ème personne.
On se lance…!
- 1ère lecture: se dire le texte en dessinant l’autre (il est necessaire de prévenir d’emblée le partenaire de ses piètres talents de dessinateur pour éviter toute vexation…)
2è lecture: se dire le texte en chuchotant dans les bras l’un de l’autre
3è lecture: se dire le texte avec haine, en laissant monter une émotion de colère
- 4è lecture: alterner les 2, colère et chuchotement dans les bras, en fonction de son intuition et non en rapport direct avec le sens du texte
- 5è lecture: se dire le texte en laissant se balader, selon notre intuition, nos mains sur feuille blanche qui représente le plateau
- 6è lecture: se dire le texte collés contre un mur l’un à côté de l’autre, en ayant comme seules autorisations de mouvement de tourner la tête à gauche et à droite
- 7è lecture: idem, avec comme autre mouvement la possibilité de se placer derrière, à côté ou en face de l’autre
- 8è et dernière lecture: l’on se serre dans les bras pendant un petit moment, avant de se détacher pour se déplacer dans l’espace les yeux fermés
Après avoir effectuer ces 8 lectures, l’on s’apperçoit de tout ce que l’on a retiré de chacune d’elle sans même en avoir eu conscience.
Elles permettent d’abord un contact inédit à l’autre (nous avons peu l’habitude au sein de la troupe de nous parler en nous chuchotant dans l’oreille ou de faire se balader nos mains sur une feuille…) qui facilite l’approche de son partenaire de jeu et renforce une complicité essentielle pour l’interprétation des scènes.
Mais aussi elles permettent la prise de conscience des énergies qui circulent. Passer de la colère à la douceur en quelques instants dans la 4ème lecture, c’est éprouvant et en même temps cela amène à donner, prendre et redonner très vite ce que l’autre nous fait passer de lui.
Ce ne sont que quelques exemples de ce que l’exercice apporte. Il développe en tout cas une conscience de soi, une conscience de l’autre et une confiance en lui qui laisse l’ agréable sensation d’avoir construit ou développé un réel lien avec son partenaire de jeu.
On devrait organiser des lectures en »free hug » dans l’espace public…