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L’auteur :
Claudie GALLAY est une écrivain français. Elle a publié son premier roman «L’office des vivants» en 2001.
L’histoire :
C'est une saison singulière pour Avignon et les amoureux du théâtre : la grève des intermittents paralyse le festival. Un à un les spectacles sont annulés. Les visiteurs déambulent sous un soleil de plomb, à la recherche des rares lieux où joueront quand même quelques comédiens. Comme Mathilde, dite la Jogar : devenue célèbre depuis qu'elle a quitté Avignon, elle est enfin de retour dans cette ville où elle a grandi, et pour un rôle magnifique. L'homme qu'elle a tant aimé, et qui l'a tant aimée, Odon Schnadel, a appris sa présence par la rumeur. Lui-même vit ici en permanence, entre sa péniche sur le fleuve et le petit théâtre qu'il dirige.
Cette année-là, avec sa compagnie, Odon a pris tous les risques. Il met en scène une pièce d'un auteur inconnu, mort clans des circonstances équivoques : un certain Paul Selliès dont la jeune soeur Marie - une écorchée vive - vient elle aussi d'arriver à Avignon, un peu perdue, pleine d'espérances confuses... ou de questions insidieuses. (Présentation de l’éditeur)
Ce que j’ai aimé :
- Dés les premières lignes les phrases courtes de Claudie Gallay claquent et happent le lecteur dans leur ronde. Un monde se dessine, une atmosphère se crée, et le lecteur devient l’un des personnages, subissant comme eux la chaleur et la pesanteur de cet été 2003. Là est la grande force de Claudie Gallay : réussir en quelques mots à planter un décor et à y installer confortablement son lecteur.
« Julie et les garçons ont réservé une table sous les platanes le long de la petite Sorgue. C’est une ruelle étroite, pavée, une des plus anciennes de la ville, autrefois un quartier de teinturiers. Ils boivent du punch antillais au goût de goyave, lait de coco, morceaux d’ananas, une ombrelle en papier plantée pour décor.
Ils trinquent à l’avenir.
Les tables autour d’eux sont toutes occupées.
Il fait trop chaud, l’eau de la Sorgue est croupie.
Des guirlandes de lumière sont allumées dans les arbres. Une foule bigarrée se déverse, au coude à coude. Des jeunes filles, en groupe, des femmes parées d’étoffes multicolores. On lèche des glaces, on choisit des crêpes, on mange en marchant, on regarde les autres. » (p. 71)
- Chaque personnage porte en lui sa part de mystère, mystère qui se lève lentement au fil des pages.
Ce que j’ai moins aimé :
- Je dois avouer avoir été lassée par les personnages que j'ai trouvé peu attachants, froids pour la plupart.
- L’atmosphère est étouffante, les respirations sont rares si bien qu’au fur et à mesure de la lecture un trop plein s’est fait sentir…
Premières phrases :
« Il fait encore nuit et le fleuve est tranquille quand Odon Schnadel sort de sa péniche. Il tient un bol à la main. C’est son premier café, noir, brûlant. Il a mal au crâne. Il glisse deux aspirines dans le bol.
La chaleur est étouffante.
Des branches flottent, cassées plus au nord et charriées, apportées là, elles se confondent avec les eaux brunes. »
Vous aimerez aussi :
L’amour est une île, Claudie GALLAY, Actes Sud, août 2010, 350 p., 21.80 euros
Je remercie Clara pour m’avoir permis de découvrir ce roman.
Elles l’ont lu aussi : Choco, Leiloona