Destroyer
Kaputt
Le vancouverois Dan Bejar est dans le jus. Quand il ne bosse pas pour The New Pornographers ou Swan Lake, deux de ses nombreux projets, il trouve le temps de pondre de petits chef-d’oeuvres de soft indie-pop pour son bébé Destroyer. Personnellement je trouve Destroyer beaucoup plus intéressant et complexe que l’indie-rock plus carré des New Pornographers. Kaputt est aussi plus satisfaisant que Trouble in Dreams, l’album précédent. J’espérais un truc aussi atmosphérique que les deux fantastiques EP sortis au cours des deux dernières années (Archer on the Beach et Bay of Pigs) mais Kaputt est plutôt dans la lignée de ce à quoi Bejar nous a habitué sur les albums réguliers, hormis la reprise de 11 minutes de Bay of Pigs qui clôt l’album. Ça demeure très fort, nuancé et classy. Un autre bon coup de Destroyer/Bejar.
Les autres nouveautés des deux dernières semaines :
Kiss Each Other Clean
Mon dieu! En quatre albums Samuel Beam a.k.a. Iron & Wine est passé d’un folk macraméen sur The Creek Drank the Cradle (2002) à une rétro-pop qui sonne parfois comme du James Blunt sur ce Kiss Each Other Clean. Il est vrai que The Shepherd’s Dog, le précédent, avait mis la table en ce sens. Pour ma part, j’aime mon Iron & Wine plus introspectif.
20 Odd Years
Le rapper de la Nouvelle-Écosse poursuit ses expérimentations multi-genres en gardant un pied ancré dans le hip-hop. La preuve : ses collabos avec des artistes aussi variés que Gord Downie (Tragically Hip), Olivia Ruiz, Nick Thorburn (The Unicorns) et… Marie-Pierre Arthur, sur l’excellente pièce “Final Approach”. Toujours très pertinent, Buck 65.
Pop Ambient 2011
Voilà maintenant 11 ans que le label allemand Kompakt nous propose une photo de ce que la musique ambiante a à offrir à travers sa série des Pop Ambient. Ne vous laissez pas influencer par le titre : il ne s’agit pas d’ambiant dilué à la sauce pop. On parle ici de vraie musique ambiante, sans compromis, richement texturée, sans mièvrerie. Si vous avez le goût de plonger dans le style, Pop Ambient est un bon début de magasinage.
Une sorcière comme les autres
Jorane s’approprie des titres de Niagara, Harmonium, Anne Sylvestre, Leonard Cohen… “Approprier” est le verbe : ce sont les paroles et le canevas musical des autres, mais la violoncelliste nous propose sa relecture toute personnelle avec la maestria qu’on lui connaît. Disons que j’ai le curseur pas très loin du bouton “Acheter”.
Simon Werner a disparu
Un nouveau Sonic Youth? Oui et non. Il s’agit en fait de la trame sonore d’un film français sorti en 2010. Contrairement à la majorité des bandes sonores, on a quand même droit ici à des morceaux viandés qui sont un peu plus que des restants de chansons recyclés. Ça sonne parfois comme du pur SY et aussi parfois comme du Thurston Moore dans ses expérimentations à la Victo. Intéressant mais pas vraiment satisfaisant.
Dye It Blonde
Groupe londonien? Pantoute. Smith Westerns est un tout jeune groupe de Chicago à la pop beatle-esque qui aurait aussi bien figuré dans les années 60, 70 et 80. Somme toute de la jolie musique pour ensoleiller vos fins de semaine. Compte tenu que les membres du groupe ont à peine 20 ans, c’est plutôt prometteur.