Magazine
Les artistes sont mes témoins préférés de la réalité. Ici en Ayiti, terre d’artistes, ceux qui manient le verbe, le pinceau ou la guitare on rapidement inscrit bagay la dans leurs propos. Le retour de Duvalier n’a pas fait exception. Depuis une dizaine de jours, il est le thème de certains peintres qui exposent sur les rues. Aristide a lui aussi refait surface sur les toiles, mais c’est davantage de la futurologie pour le moment. Une école abstraite à l’intérieur du grand mouvement de la peinture naïve... Dans la dimension moins naïve et abstraite de notre réalité, les messages de la coopération circulent. Des avis de sécurité pour être plus précis. On nous invite à être prudent. Demain, en fin de journée probablement, le CEP va livrer le fruit de toutes les tractations des dernières semaines. On aurait pu penser que la démarche faite par l’Inité la semaine dernière concernant le retrait de son candidat à la présidence (Jude Célestin) allait décrisper le jeu, mais il semble que le gars tient à son job. Publiquement du moins, il continue à résister à se sortir de la course. On ne sait pas vraiment si c’est lui ou Préval qui se cache derrière cette obstination, mais elle laisse tout le monde sur une attente. Asefi est certaine que c’est Préval qui continue de titrer les ficelles dans la vie de son Jude, «Préval ne lâchera jamais le morceau, il faut s’attendre au pire.» Je ne suis pas trop certain de la justesse de son pronostic alarmiste, mais on a quand même quelques jours de provisions à la maison ... On va enfin voir demain qui de Préval ou de la communauté internationale a le plus d’impact sur le CEP. C'est sans compter que l'opposition va demander le départ de Préval pour le 7 février prochain. J'imagine bien que les résultats de demain vont déterminer la durée de la présidence de Préval ... Pour Cetout, si Préval veut rester en poste pour quelques semaines encore, il est préférable qu'il laisse tomber Célestin pour le deuxième tour. "On ne peut pas toutes les gagner..."