La comédie du travail

Publié le 01 février 2011 par Ladrevert

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Aujourd’hui, les Français se trouvent confrontés à un problème
insoluble : d’une part, ils ont souvent besoin, pour vivre,
de gagner de l’argent par le moyen d’un travail ; d’autre part,
la plupart des métiers qui s’offrent à eux se révèlent,
de plus en plus sans intérêt, sans utilité, ou même nuisibles :
les Français ne peuvent se reconnaître dans leur travail.
Cette dégradation du travail s’explique évidemment
par le passage de la civilisation agricole, où l’homme tirait
directement sa substance de son travail, à une civilisation
industrielle ou fondée sur le tertiaire : bien souvent,
l’être humain ne sait même pas à quoi sert son travail,
quel objet il produira, si tant est qu’il en produise un,
ce qui devient de plus en plus rare.
Parfois, pour mieux vivre, les gens s’accrochent à leur « métier »
de façon névrotique, donnant une aura exceptionnelle
à l’insignifiant. C’est peut-être la forme suprême de l’aliénation.
Cette situation, et cette contradiction, tragiques en soi,
révèlent aussi, surtout si l’on confronte les modes très variés
de réactions face à ce dilemme, une part considérable de comique.

Luc MOULLET
Note d’intention du film La Comédie du travail ; 1987

Merci à L. pour l’invitation