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Ta mere a poil sur facebook

Par Ladecool

Aujourd’hui il y a ceux qui y sont, captifs épanouis délicieusement consentants,  et ceux qui refusent avec la dernière énergie de céder aux sirènes du réseau social. Quelques rebelles qui n’ont toujours pas affiché leur trombine sur Facebook. Et oui, il y en a. Une véritable résistance que je salue avec admiration. Sincèrement, ces gardiens du temple m’épatent. De vrais impertinents qui osent dire non à l’un des plus grands phénomènes de société des ces dix dernières années méritent un chapeau bas. Moi j’avoue, il ne m’a pas fallu longtemps pour tomber dedans. Une addiction instantanée que même Delarue n’a pas ressentie lors de sa première ligne de poudre. J’avoue Facebook ça m’éclate.  J’y retrouve tous les ingrédients d’un cocktail réussi : imaginez sur mon profil se côtoient des ex jules, repentis ou pardonnés, des copines de boulot, de vacances, d’enfance, d’école, de fiestas, des cousines mères de famille, des potes homos parigots, des collègues de bureau de partout, des copains de copines de copains, bref, tout une nébuleuse personnelle qui pourrait résumer ma vie plus sûrement que n’importe quelle autobiographie bien torchée par mes soins. Ouaip, ma vie est résumée là, dans des petits carrés. Des tranches de vie rassemblées sur une seule page. Et je « like », je « share », je « comment » selon mes inspirations du jour. Parce que toute la complexité de Facebook est de savoir donner sans se donner. Toujours cette angoisse de finir sur l’écran d’un DRH qui nous aura googelisé et qui sera tombé sur des photos de fins de soirées pathétiques. Du coup, je me réfrène, du perso mais pas trop, de l’anecdote mais rien de profond, des photos mais rien d’intime. Faut faire gaffe à ce jeu là. On risque d’y perdre un peu de fierté. Voir même se choper la honte pour de bon. Et pour longtemps. Et jusque dans le monde entier. Un jeu dangereux, mais n’est-ce pas au final ce qui fait son charme ? Des nouvelles règles qu’il faut apprivoiser. Marcher sur un fil tendu et jouer les équilibristes pour avoir le plaisir de vivre la vie de ses amis par procuration. Et les nouveaux aventuriers des réseaux sociaux ne sont pas ceux qui s’y refusent. Oh non, les grands aventuriers des temps modernes sont ceux qui se mettent à poil. Vraiment.     


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