Internet étonnera toujours ! L’exploit du pouvoir en Egypte pour bloquer tout accès et tout échange sur le net pour ses ressortissants est édifiant sur l’inconvénient d’une éventuelle mainmise étatique sur les communications nationales et internationales. La censure du web en Égypte a soulevé le holà de nombreux internautes dans le monde entier, provoquant la résistance qui s’organise pour contourner cette censure. Ainsi, des fournisseurs d’accès étrangers volent au secours des internautes égyptiens offrant des alternatives de connexion à Internet, des « numéros de secours » hors d’Egypte sont disponibles pour servir d’accès et suppléer à la défaillance des fournisseurs locaux. Efficaces quoique limitées côté débit, ces connexions dépannent malgré le coût élevé car liées à des appels internationaux et comportent tout de même le risque d’être bloquées par le pouvoir en place en Egypte.
Pour les dirigeants qualifiés de dictateurs, le dérapage vers la censure est des plus faciles pour étouffer les informations et torpiller la communication avec l’extérieur. Pas étonnant que les velléités de maitrise des flux de communication, tant nationales qu’internationales, soient toujours inscrites dans le tableau de bord des nouveaux dirigeants en Afrique. Les anciens l’ont bien compris et faute d’innover, les nouveaux arrivants privilégient l’art de jouer du « copier- coller », quitte à reculer de plusieurs cases sur le parcours de leurs jeux politiques.
En la circonstance, en Egypte, cette censure est un véritable camouflet pour les 73 personnes qui ont été tuées jusqu’ici ainsi que les milliers blessées lors des heurts entre les manifestants et policiers. Le président Hosni Moubarak se retrouve avec du sang sur les mains dans sa gestion de ces mouvements populaires. Madagascar en connait un rayon quant aux conséquences de pareille situation : une recette bien échaudé pour les instigateurs de ces sursauts du peuple égyptien. Reste à attendre et voir pour la suite car des manifestations ont également lieu en Jordanie, au Yémen et en Algérie qui est toujours sous haute tension. Aucun vaccin pour l’instant pour cette épidémie qui ravage l’Afrique, la contagion se propage à vitesse … grand V en Afrique du nord et le comble c’est que la communauté internationale semble perdre le …nord dans tout ça.