C’est un drame absurde. Francis Collet, musicien nordiste, était au volant d’une camionnette qui ramenait son groupe d’une tournée de concerts dans le sud. Alors qu’ils traversaient le département de la Côte d’Or, il a reçu une balle dans la tête, tirée par un chasseur.
Dimanche, vers 16h30, Francis Collet était au volant de son fourgon sur l’A31, dans le département de la Côte d’Or. Il rentrait avec les quatre autres membres de son groupe, les Lillois de Ashtones, après avoir donné plusieurs concerts, dont le dernier à Marseille, à l’Enthropy. Alors que la camionnette longeait un bois, en bord d’autoroute, il a reçu une balle en plein visage. Si une enquête a été ouverte par la gendarmerie de Beaune, la thèse de l’accident de chasse est, pour l’instant, privilégiée.
Un chasseur mis en garde à vue, puis libéré
Les gendarmes ont d’ailleurs commencé dès dimanche à interroger les chasseurs qui étaient en maraude sur la commune de Chorey-les-Beaune. L’un des chasseurs soupçonné d’avoir tiré le coup fatal est âgé d’une cinquantaine. Il a été placé en garde à vue dimanche soir, puis remis en liberté dans la nuit de dimanche à lundi. Selon nos confrères du Bien Public, il a été reconvoqué pour les besoins d’une reconstitution en cours ce lundi après-midi.
A l’heure actuelle, on ne sait toujours pas si la balle qui a tué Francis Collet a été déviée ou si le chasseur a effectué un tir en direction de l’autoroute. Une autopsie de la victime a débuté ce lundi également, à l’institut médico-légal de Dijon.
« Nous nous relayions pour conduire, lui et moi C’était son tour »
Francis Collet, âgé de 42 ans, était le guitariste des Ashtones, un groupe de punk de Lille affichant sa filiation avec les New York Dolls. Il en était également l’un des membres fondateurs. Gérard Colombani, le chanteur du groupe, effondré, parle de lui comme de son « ami le plus proche ». « On revenait de deux dates dans le sud, à Toulouse et Marseille », explique le chanteur du groupe, encore sous le choc de la mort de son ami et des circonstances dans laquelle elle est survenue.
« Nous nous relayions pour conduire, lui et moi C’était son tour », explique-t-il. Au moment de l’accident, Gérard Colombani a « entendu comme une grande implosion ». Il n’a pas même eu le temps de réaliser ce qu’il se passait. « J’ai tourné la tête et j’ai vu mon pote, inconscient, la tête en sang. J’ai pris le volant pour redresser le fourgon », raconte Gérard Colombani. Une fois le véhicule stoppé, il a « essayé de faire un point de compression », en vain. Les secours, à leur arrivée, n’ont pu que constater le décès de la victime.
Dans la région où ce drame absurde est survenu, l’affaire fait d’autant plus grand bruit qu’un drame similaire s’était déjà produit quasiment au même endroit il y a plusieurs années. Une femme, assise à l’arrière d’une voiture entre ses deux enfants, avait été atteinte d’une balle en pleine tête. Le coup était parti du fusil d’un chasseur, qui avait été identifié et avait été condamné, à l’époque, à un an de prison avec sursis.
Tutoriel de la rédaction :
Faites comme nous : quand je vois ces mecs avinés avec leurs litrons à peine dissimulés derrière leurs 4X4 boueux, crapahuter en battues dans les champs, je klaxonne à fonds sans interruption, pour la sécurité de mes passagers, et la leur… à quand l’alcootest pour les chasseurs ?
Un musicien lillois tué par un chasseur alors qu’il était au volant près de Dijon – Nord Éclair, l’actualité quotidienne du Nord-Pas-de-Calais, de la métropole lilloise à l’Artois.