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Nous continuons nos rencontres médicales à travers les hôpitaux parisiens en s’attardant aujourd’hui sur François Broussais.
Ayant donné son nom à un hôpital du XIVe arrondissement, il a marqué son époque à l’image de cette phrase parue dans le Journal des débats politiques et littéraires le lendemain de sa mort le 18 novembre 1838 : « [Il] a fait du bien et du mal ; c’est à l’impartiale histoire de faire la part de l’un et de l’autre … »
Il a commencé sa carrière dans la Marine Nationale. Elève ensuite de Xavier Bichat et Philippe Pinel, il rejoindra l’armée de Napoléon en 1805 pour un passage de près de dix années comme médecin des armées. Il y est remarqué par D. J. Larrey lors de la bataille d’Austerlitz. Aidé ensuite par René Nicolas Desgenettes, il est nommé à son retour à Paris médecin chef à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.
Dans son ouvrage de 1816, Examen de la doctrine médicale généralement adoptée et des systèmes et des systèmes modernes de nosologie, il développe sa théorie « physiologique » : les phénomènes vitaux dépendent de l’extérieur ; chaque maladie est locale et se transmet ensuite d’un organe à l’autre.
Ses idées sont contenues tout entières dans le mémoire qu’il présente en octobre 1832 Mémoire sur la philosophie de la médecine, lu à l’Académie des sciences : « En définitive notre philosophie médicale consiste à mieux observer qu’on ne le fait généralement l’action des agents extérieurs sur nos organes et l’influence de ceux-ci les uns sur les autres ».
Ces idées nouvelles attirent les étudiants mais il s’oppose du même fait à la doctrine médicale généralement adoptée et s’attire les foudres des mandarins de la Faculté.
Au faite de sa carrière, il sera membre de l’Académie des Sciences, de l’Institut, et de l’Académie des sciences morales et politiques et chef de file des médecins physiologistes (voir son Mémoire sur l’influence que les travaux des médecins physiologistes).
Traité de physiologie appliquée à la pathologie. Tome 1 / par F.-J.-V. Broussais,…
Source: Bibliothèque nationale de France
Mais son analyse et ses prescriptions lors de l’épidémie de choléra de 1832 le discréditent partiellement. Dans ses leçons Du Choléra-morbus, leçons faites au Val-de-Grâce, par le Dr Broussais, il y prône la saignée et l’utilisation de la sangsue de façon trop systématique.
Effectivement à cette même époque on entreprend d’évaluer au moyen de la méthode statistique l’efficacité des divers systèmes de traitement et les résultats obtenus furent fatals pour les sangsues et incitèrent à considérer de manière plus prudente et plus scientifique les thérapies anciennes et modernes.
A la fin de son enseignement, il s’intéressa à la phrénologie de Franz Joseph Gall et fonda la société phrénologique.
Alina Cantau - direction des Collections, départements Sciences et Techniques