La cuisine est rarement une science exacte. Approximative, la plupart du temps. On a beau respecter scrupuleusement les étapes, les suivre au pied de la lettre, choisir les meilleurs ingrédients ou utiliser toute sorte d’ustensile pour la réussir, rien ne vous garantira le succès de votre recette. Mettre tout son savoir-faire et son talent pour un résultat aussi maigre, il y a parfois de quoi s’arracher les cheveux. Les Herbes folles est ainsi au cinéma ce qu’une recette peut être à la cuisine, approximative.
Adapté du roman de Christian Gailly, L’Incident, on retrouve dans le dernier film d’Alain Resnais les deux acteurs fétiches du réalisateur, André Dussolier et Sabine Azéma dans le rôle de Georges Palet et Marguerite Muir. Un jour, à la sortie d’un magasin, Marguerite se fait subtiliser son sac à main par un voleur en maraude. Son contenu est retrouvé dans un parking, à la roue d’une voiture. Celle de Georges. Hasard ou Destin ? Ces deux personnes qui ne se connaissaient pas vont être amenées à se rencontrer. Mais leur rencontre, par un concours de circonstances, sera singulière. L’attitude irrationnelle des deux personnages en est la principale raison. Georges est un homme un peu froid et austère, Marguerite une femme candide et légère. L’histoire n’est pas une histoire d’amour sinon de désir. L’aventure romanesque dans laquelle les deux vont se laisser embarquer leur fera progressivement perdre l’équilibre, déstabilisés dans leur quotidien terne et routinier.
Si on se laisse emporter facilement dans l’univers quasi-onirique d’Alain Resnais (on a parfois l’impression d’être dans un film à l’ambiance feutrée de Jean-Pierre Jeunet), le film se perd dans sa longueur et son manque de rythme. On parvient difficilement à accrocher à l’histoire. À vouloir trop étirer les dialogues pour retrouver l’atmosphère des romans de Christian Gailly, Resnais peine à maintenir son spectateur en haleine. On attend péniblement une fin qui nous surprendrait. Mais c’est sans surprise que le film se termine. Dommage.
Sortie en DVD le 9 mars 2010