Grand Corps Malade sort un nouvel album. Cela m’abat un peu. Avec ses rimes scolaires, sa musique de variet de super marché, son contenu à l’eau de rose, son flow binaire, il va encore faire frémir les foules. Grand Corps Malade est au Slam ce qu’est TF1 est à la culture : l’audience est là, mais le contenu absent. Par contre il a les stigmates du Spectacle (au sens Debordien du terme) : Il est jeune ; il est handicapé ; il est de la banlieue. Tous les ingrédients d'une série télévisée, d’un story telling journalistique, d’un roman photo. Ca fait pleurer dans les chaumière, ça remplit les salles, mais l’Ecriture dans tout cela ? Où est elle dans ce galimatias de sens, dans ce charabia d’émotions ? Nulle part.
L’Ecriture était dans les Nada, les Félix, les Ucoc, les Abd El Haq, les Yo, les Carbon, les «La Gabin» et quelques autres sur les scènes Slam des années 2000. C’étaient eux les passeurs de sens, les créateurs d’émotions, eux qui avaient l’Ecriture chevillée à l’âme et le désir des mots. Toutes choses qui relèvent de la denrée rare et non da la marchandise. Qui se savourent et ne se consomment pas.