Tron, pépite geek issue de la noble année du siècle précédent 1982, marquait les esprits par son univers virtuel et son intégration poussée de l’informatique comme nouvelle philosophie contemporaine. Plus de vingt ans après, on se demande s’ils n’avaient pas visés juste. Les premières rumeurs de suite pouvaient effrayer, l’idée de toucher à l’univers originel défleurant bon nombre de pensées. Reprenant fidèlement les racines de l’histoire, l’équipe chargée de rendre vie au monde microscopique des circuits imprimés ne s’est pourtant pas trop tromper. Sans arriver à livrer un film abouti. Mais le culte étant déjà passé par là, on ne leur en vaut pas trop.
Tron 2 débute donc dans les années suivant le premier volet. Kevin Flynn a réintégré le monde réel, fondé un empire économique (mais sympa) et une famille. Un vrai Steve Jobs en puissance, si ce n’est qu’il disparait mystérieusement, laissant un fils bien seul. La perte du père, etc… Ceci nous emmène ensuite à aujourd’hui, où le fiston, devenu héritier rebelle de l’empire du paternel, se retrouve un peu rapidement (merci) propulsé dans le monde de Tron, au hasard d’un mystérieux message venu dudit papa. Devant survivre dans cet univers hostile et nouveau, il se découvre des capacités insoupçonnées et des adversaires belliqueux. Sans compter les partenaires du moment, en l’occurrence la délicieuse Olivia Wilde. Ne vous attendez pas à quelconque ennui, bercé par le doux son du duo frenchie Daft Punk, Tron Legacy avance et ne prends pas beaucoup de temps pour se reposer. Un vrai atout aujourd’hui, où de nombreux films tentent d’instaurer des pauses longues et inutiles. Néanmoins on aurait aimé un peu plus de développement côté personnages et mythologie.
Pour autant, difficile de ne pas se prendre une petite claque visuelle. Tron est définitivement le type de film à voir en salles, loin des téléviseurs et des téléchargements en tous genres. Dommage que le premier ne soit pas ressorti en salles… Les deux étant étroitement liés, et malgré la volonté évidente de raccrocher les wagons pour lancer une nouvelle franchise (la fin ouverte laisse augurer de bien des suites à commencer par une série tv, et peut être un Tron 3 au cinéma) le plaisir est évident à suivre cette course sans fin, mené tambours battants dès l’insertion dans le monde de Tron. Au milieu de cette marée numérique, on excusera les quelques égarements technologiques (comment créer un Jeff Bridges numérique crédible en face du vrai?) ou scénaristiques, notamment sur le personnage de Tron, expédié comme le reste assez rapidement. Au final, on en retire un film au scénario un peu trop lisse, faisant cependant avancer une histoire sans réel temps mort. Si Joseph Kosinski signe là son premier long, et on lui pardonnera l’imperfection de sa bande face à la montagne qu’il devait affronter. Un peu brouillon, pas forcément concentré, ce deuxième opus Tron émerge cependant du lot commun des blockbusters, comme l’un ou l’autre des gros films chaque année. Reste à voir ce qu’Hollywood souhaitera faire avec cet univers que l’on connait depuis une trentaine d’années…
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