Du côté des flics, c’est la panique. On ne peut plus embastiller et surtout menacer d’embastiller pour un rien. Les statistiques du taux d’occupation de la prison préventive de Champ-Dollon sont parlantes: 72 % de moins d’arrivants en janvier 2011 en comparaison avec la même période de l’année 2010. Comme si soudainement les vilains délinquants avaient disparu de la circulation par miracle, au point de flanquer prochainement au chômage les troupes de matons débiles (pléonasme) fonctionnarisés à coup (coût?) de millions ces dernières années. Car ce qui est officiel à Genève se produit également dans les cantons voisins, avec une statistique analogue pour le Pays de Vaud, mais tenue nettement plus discrètement et pour certains grands cantons de Suisse alémanique, il est vrai nettement moins enclins depuis déjà un certain temps à l’embastillage systématique.
Du côté des procédures, c’est la gabegie totale, le flic de base ne sachant déjà pas écrire et surtout ne comprenant pas qu’on lui ait concocté une procédure pénale dans laquelle il ne peut plus tout faire. Les commissariats sont atterrés: voici qu’ils doivent maintenant construire des dossiers ficelés pour obtenir d’un juge des libertés une mise en détention préventive, et en plus que dans certains cas précis prévus par la loi.
On ne peut que se réjouir de voir ces congrégations du tout répressif complètement bloquées par des dispositions légales qui les dépassent et surtout qui les empêchent de continuer un petit jeu vil assimilable au chantage institutionnel qu’elles pratiquaient depuis des lustres. En plus, c’est l’Etat qui casque pour la plupart des défenseurs d’office, dont la présence rassure, mais dont les compétences sont souvent aussi nulles que celles de leurs adversaires. Et surtout, miracle inattendu de la nouvelle loi, les flics sont tellement pris par la correction interminable de leurs fautes d’orthographe qu’ils sont encore moins sur le terrain qu’auparavant. Une vertu dont on doit se féliciter tellement leur simple présence insupporte.
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