De la crise aux plans d'austérité
Cette crise c’est celle du capitalisme tout entier. Car ce système n’est ni capable d’offrir un emploi aux jeunes diplômé-e-s du Maghreb, ni une retraite ou un salaire décent aux travailleurs et travailleuses des pays occidentaux, ni des conditions de travail dignes dans les villes-usines de Chine ! La concurrence entre les multinationales basée sur la recherche du profit maximum conduit à la catastrophe économique, sociale et écologique. La nouveauté consiste cependant dans l’harmonisation mondiale des attaques : les puissances impérialistes et leurs relais (FMI, Banque Mondiale, Union européenne) imposent leurs politiques d’austérité aux peuples du monde entier. C’est donc à ce niveau-là que nous devons répondre. Les besoins sociaux des ouvrie-ère-s chinois-e-s de Foxconn, des salarié-e-s de l’automobile en France ou en Italie, des enseignant-e-s en Grèce ou des chômeur-se-s de Tunisie sont les mêmes ! Le capital dresse les travailleurs et les peuples les uns contre les autres mais par delà les frontières, nous n’avons pas d’intérêts fondamentalement différents.
C’est le moment d’unifier les résistances
Mais la situation est en train de changer. Les résistances en Europe commencent à se faire entendre. Après une année 2009 où le mot d’ordre « Nous ne paierons pas leur crise ! » s’est conjugué en créole avec la lutte exemplaire du peuple guadeloupéen contre la « Pwofitasyon », la grève prolongée de cet automne en France a permis de renouer avec les luttes collectives, la grève reconductible et parfois l’auto organisation. La lutte des métallurgistes italiens contre la casse de la convention collective de l’automobile et le chantage au licenciement est un autre exemple. Ces mobilisations n’ont pour l’heure pas été victorieuses mais elles tracent une perspective : face au capital et à ses relais politiques, seule une lutte radicale, massive, basée sur un plan d’urgence précis permettant d’unifier le monde du travail, est en mesure de faire plier le pouvoir et le patronat.
C’est ce que sont en train de démontrer les peuples tunisiens et égyptiens. L’espérance révolutionnaire qui traverse le monde arabe le montre : la peur est en train de changer de camp. Le peuple tunisien, qui vient de mettre à bas le régime de Ben Ali, ne compte pas s’arrêter là. Cette révolution combine les aspirations sociales de la jeunesse au chômage, les revendications démocratiques de tout un peuple face à une dictature et le rejet du néocolonialisme impérialiste, notamment français.
Construisons une alternative au capitalisme !
Au-delà des plans d’austérité, c’est le capitalisme qu’il faut combattre. Cela passe selon nous par :
- La construction de l’unité des salarié-e-s autour d’un plan d’urgence sociale et démocratique qui réponde aux attaques. L’unité n’est pas un supplément d’âme mais une condition pour redonner confiance et arracher des victoires sur le terrain des luttes ! En ce sens, depuis 2 ans, les organisations havraises montrent l’exemple en faisant le lien entre les luttes locales contre les licenciements (Cooper, Sandouville....), la nécessité d’une structuration commune et l’appel à une centralisation des revendications et des mobilisations à l’échelle nationale et européenne.
- Construire une alternative politique au capitalisme. Il n’y a pas de solution intermédiaire. Au pouvoir, les sociaux-démocrates (Grèce, Portugal) appliquent les mêmes recettes libérales que la droite. Dans l’opposition ils votent les mêmes mesures antisociales, comme l’allongement de la durée de cotisation voté par le PS en 2010...
Le sens de notre anticapitalisme et de notre internationalisme militants, c’est d’œuvrer dans les lieux de travail, dans les quartiers, dans les luttes, à la convergence de tous ceux et celles qui veulent en finir avec ce système.