Difficile de faire comme si on n’était pas au courant, difficile de ne pas la ramener comme les autres quand tous ne parlent que de cela, difficile de se taire. Pourtant l’évènement ne se déroulera que dans plus d’un an, les élections présidentielles - puisqu’il faut bien appeler un chat par son nom – auront lieu en 2012 mais déjà chacun a pu constater que la machine était en branle.
Les pions se sont rués pour annoncer leur candidature, soit pour faire parler d’eux car lorsque la bagarre sera lancée définitivement on oubliera ces troisièmes couteaux émoussés avant même d’avoir servi, soit téléguidés par leur famille politique afin de faire des vagues et des remous dans le marigot pour tâter l’adversaire, adversaire qui d’ailleurs peut être dans leur propre camp, c’est toute la beauté ( ?) de l’initiative.
Les fous, qui ne sont pas en reste, commencent à s’agiter eux aussi, à l’instar des cavaliers qui pour l’instant bichonnent leurs destriers. Les reines sont au coude à coude, s’essayant avec difficulté à garder un sourire de bon aloi tout en sauvegardant des manières courtoises tandis qu’en coulisses elles se préparent et se mettent à se bouffer le chignon. Le roi ne dit rien mais n’en pense pas moins, organisant ses troupes et son calendrier.
Seule la tour, imposante et muette au bord de l’échiquier se réserve le droit d’intervenir, s’amusant du combat qui a déjà commencé. Qui veut voyager loin, ménage sa monture. Tous s’inquiètent de cette tour et ne la perdent pas de vue, les Blancs et les Noirs dans le même panier.
Un panier de crabes bien sûr, vous l’aviez deviné. Des crabes aux cloportes il n’y a pas bien loin et puisque nous en sommes arrivés à ces crustacés, un court document sur la métamorphose de ces bestioles s’impose.