Je cherche parfois un compositeur pour mettre ce texte en musique...sinon, je trouve qu'il dort assez bien couché.
On est tellement touchants
oh, touchant tout, tout l’ temps
les mains des gens qu’on aime
nos amis émouvants
leur écharpe de laine
et les soleils couchants
Songe à tout c’ qu’on ressent
tout chamboule-tout, tout chagrins
la drôle de vie qu’on mène
On n’ fait jamais semblant
Dans l’ bonheur, dans l’ malheur
A tout bout d’ champ, on pleure
On touche, on effleure sans cesse
les noms d’ nos carnets d’adresse
le répertoire des filles perdues
dans les rues les squares dans les nues
On caresse le risque, les squales
les crocs des tigres du Bengale
On touche même aux peluches vilaines
et leurs si jolis yeux qui traînent
la tête du chien mouillée de pluie
la chemise des endormies
On frôle le sublime, quelquefois
et en pleine chaleur, on a froid
On lisse les ailes des jaguars,
l’intérieur cuir de nos histoires
On veut du vent dans les chevelures
frôler la mer à toute allure
On tend les mains, on veut des choses
qu’on nous offre des brassées de roses
sur le front des mains de mamans
et les jouets qu’on avait avant
On touche aux najas des grandes malles
aux diams, aux désirs, aux trésors
des cœurs qui s’ouvriraient tout seuls
des fois on en prend plein la gueule
Cambrioleurs de coffre-forts
on se trouve mal quand brille l’or
signal de larme et cric et crac
petites frappes, un post-it, on s’échappe
Tu sais, tout est mouvant
un doute et tout fout l’ camp
les mots des gens qu’on aime
se couchent avec le vent
les marchands d’ sable viennent
le sommeil nous les prend
Songe à tout c’ qu’on ressent
tout chamboule-tout, tout chagrins
la drôle de vie qu’on mène
On n’ fait jamais semblant
Dans la joie dans la peine
On pleure comme des madeleines
Touchants, les skippers qui partent
les feuilletons navrants, les amours tartes
les stars qui pleurent aux shows d’ larmes
sur qui le sale destin s’acharne
le tourniquet des cours d’école
les mickeys qui tiennent pas l’alcool
Touchants, les câlins camarades
les esprits joyeux dans les rades
Les p’tits « bonjour » du bout des lèvres
comme des bisous d’amour qui crèvent
les « au r’ voir » loupés, les mouchoirs
où sont les mots qu’on dit en r’ tard
Les serments trop beaux des menteuses
le sourire gêné des rêveuses
le soupir, le joli soupir
quand c’ qu’on a, c’est pas c’ qu’on désire
Touchantes, nos minauderies d’ minots
nos mines à ne pas y toucher trop
et touchante l’attention qu’on ose
la main, là où la main se pose
Des fois, elle s’en retourne intime
dans sa poche de jean d’origine
des fois, on la voit disparaître
comme un moineau par la fenêtre
Touchants, les montreurs de grande ourse
Touchantes les écuyères du ciel
Tellement touchants, on aimerait tant
Que tout soit doux, on toucherait tout !
Touchants, les montreurs de grande ourse
Touchantes les écuyères du ciel
Tellement touchants, on aimerait tant
Que tout soit doux, on toucherait tout !
On est tellement touchants
oh, touchant tout, tout l’ temps
les mains des gens qu’on aime
nos amis émouvants
leur écharpe de laine
et les soleils couchants
Serge Fournel