Les anglais ne font rien comme tout le monde. Ils roulent à gauche et leurs volants sont à droite, ils paient en livres sterling, ils n'ont pas la même heure que les pays situés dans le même fuseau horaire, ils boivent de la bière plate et mangent des frites avec du poisson...
Et ce, quitte à allonger des sommes folles qui défraient la chronique. Ainsi, après le départ de Darren Bent de Sunderland vers Aston Villa pour environ 25 millions d'euros ou l'arrivée de Dzeko à City pour 30 millions, on a droit aujourd'hui à l'inimaginable. Liverpool a vendu son attaquant vedette Fernando Torres à Chelsea pour se payer Suarez (Ajax) et Caroll (Newcastle), respectivement pour 26 millions d'euros et... 40 millions d'euros ! Non, vous ne rêvez pas, les Scousers ont mis sur la table autant de biftons que United pour Berbatov, et ce pour un joueur qui ne fréquente les terrains de Premier League que depuis six petits mois et dont les sélections en équipe d'Angleterre se comptent sur la main de Mickey. 40 millions, c'est plus que ce que le Barça a payé à Valence pour s'attacher les services d'un des meilleurs attaquants au monde, l'espagnol David Villa, champion du monde 2010. En plus d'un Torres estimé à 60 millions, Chelsea a également délié les cordons de la bourse pour signer le défenseur brésilien de Benfica, David Luiz, pour plus ou moins 25 millions d'euros. Comme quoi, il n'y a pas que City qui tente d'acheter le succès à coups de millions, faussant par la même occasion un marché devenu complètement fou.
Au delà de ces sommes astronomiques, limite indécentes en cette période de crise, il convient d'observer une sale manière de procéder de plus en plus répandue chez les joueurs aux envies d'ailleurs : la requête de transfert. Nous avons connu cela avec Rooney il y a quelques mois, ou avec ce cher Tevez à Shitty. Finalement les deux attaquants ont subitement changé d'avis. Mais le mercato d'hiver a permis à d'autres d'user de cette stratégie pour obtenir le transfert qu'ils désiraient. Charlie Adam, de Blackpool vers Liverpool, Darren Bent, de Sunderland à Aston Villa, et donc cette jolie blondinette de Fernando Torres. Le même Torres qui déclarait encore il y a peu pour Liverpool son amour inconditionnel. Les joueurs n'ont plus de parole. Les supporters des Reds, s'ils récupèrent une belle paire d'attaquants, pleurent leur idole espagnole ou brûlent son maillot. Andy Caroll est dans le même cas, affirmant depuis des jours qu'il n'était pas prêt de quitter les Magpies, le club de son enfance, qui ont fait de lui la star qu'il est aujourd'hui, le voilà parti exhiber sa queue de cheval à Anfield.
Du côté de Man Utd, rien à signaler. Pas de gros coup, aucune star attendue à la traditionnelle visite médicale. Et si Fergie nous répète depuis plusieurs saisons que le marché est devenu dément et qu'il n'y a pas de "valeur sur le marché", il doit bien se marrer en pensant aux 10 petits millions qu'il a dépensés pour son buteur mexicain, Javier Hernandez, dont les statistiques n'ont rien à envier à Caroll ou Torres, et nous aussi. Bien que nous attendions des recrues de choix dans un futur proche, le mercato de janvier n'est pas le moment idéal pour faire des affaires. Certes, il y a les exceptions Vidic, Evra ou Saha, mais notre position au classement ne nous oblige pas à sombrer dans la précipitation. Reste à croiser les doigts pour que la paire Drogba-Torres ou Suarez-Caroll ne fasse pas trop de ravages trop rapidement...
Les clubs anglais ne fonctionnent décidément comme aucun autres. Il suffit de comparer les plus gros transferts de ce mois de janvier en Liga espagnole, dans le Calcio ou en Bundesliga pour obtenir une nouvelle preuve que décidément, ils sont fous ces anglais !
Enfin, et même si je n'aimais pas la personnalité de ce fantastique joueur, je voudrais souligner la loyauté de Cristiano Ronaldo qui à l'époque n'a jamais caché son rêve de rejoindre le Real. Il a continué un an de plus, le temps de nous offrir un titre supplémentaire, avant de réaliser ce rêve d'enfant et de nous rapporter une bien belle somme, suffisante pour acheter neuf Chicharito, mais à peine un Torres et demi ou deux Caroll. Cet égocentrique avait finalement plus de respect pour son club que tous ces mercenaires milliardaires que quelques deniers supplémentaires font tourner la tête.