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Dans la quête humaine d’une source d’énergie propre et renouvelable, les médias parlent de l’éolien et du solaire, des sources évidentes d’énergie proposées par l’environnement naturel. Dans ce débat large et complexe, l’énergie humaine est mentionnée, souvent relayée au rang de l’anecdote, par exemple sous la forme de lampe dynamo ou d’autres systèmes mécaniques pour alimenter des objets du quotidien. Pourtant, cette énergie est de plus en plus exploitée voire au centre de recherches via notamment les systèmes piézoélectriques.
Par le contact avec le sol…
La solution piézoélectrique la plus répandue est la capture de l’énergie fournie par le choc du pied sur le sol. En Amérique du Nord, on dénombre plus de 80 salles équipées ainsi et dont certains équipements tels que les vélos d’appartement ou les tapis roulants sont adaptés pour exploiter l’énergie cinétique des utilisateurs. L’énergie ainsi récupérée est utilisée pour fournir une partie (seulement) de l’électricité nécessaire au fonctionnement de ces salles.
La piézoélectricité consiste à transformer des contraintes mécaniques
en électricité, comme le démontre ce schéma (source: wikipédia).
Si l’intérêt énergétique est évident, il pose tout de même la question de l’enfermement de la pratique sportive que ce soit au sens propre (espace clos sans interaction avec le milieu naturel) ou au sens figuré puisque dans un schéma codifié où le sport est plus source d’un succès de réussite “physique” aux yeux de la société que d’un réel bien-être physique et mental. Le mouvement n’est pas seulement de l’énergie…
La notion d’économie d’énergie doit passer avant même la recherche de solutions compensatrices et permettre un équilibre entre remise en cause de nos modes de fonctionnement et recherche d’alternatives. Comme dans le cas des émissions de CO2, on pense “compensation carbone” après avoir pensé “réduction”.
…et bientôt avec la peau
Les équipements piézoélectriques sont aujourd’hui trop encombrants pour être intégrés dans n’importe quel usage. Une contrainte en passe d’être levée par des scientifiques de l’Université de Bolton au Royaume-Uni. Ceux-ci développent une fibre textile qui peut absorber l’énergie liée aux mouvements de la personne portant cette fibre. Cette solution hybride (photovoltaïque et piézoélectrique) capterait également l’énergie de l’environnement de l’usager incluant ainsi le vent, la pluie et la soleil (source: EcouTerre). Si ces recherches permettent un jour l’usage d’un tel textile dans la vie courante, il s’agirait bien d’une petite révolution. Mais est-ce une vraie solution ?
Crédit photo: lululemon athletica @Flickr
Quel serait le coût environnemental d’un tel produit ? Encore une fois, ne vaut-il pas mieux promouvoir des matières naturelles dont l’empreinte et les usages peuvent être mieux maitrisés ? Et raisonner sur notre comportement de consommateur de biens et d’énergie ? Penser simplicité et raison plutôt que partir dans de nouvelles quête dont le sens réel n’est pas encore forcément établi ? Et vous, qu’en pensez-vous ?
+++ Liens +++
La fibre textile développée par l’Université de Bolton
Les systèmes piézoélectriques expliqué sur wikipédia
Article EcouTerre, source de cet article