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ULYSSES
O mytho é o nada que é tudo.
O mesmo sol que abra os céus
É um mytho brilhante e mudo ―
O corpo morto de Deus,
Vivo e desnudo.
Este, que aqui aportou,
Foi por não ser existindo.
Sem existir nos bastou.
Por não ter vindo foi vindo
E nos creou.
Assim a lenda se escorre
A entrar na realidade,
E a fecundal-a decorre.
Em baixo, a vida, metade
De nada, morre.
ULYSSE
Le mythe est le rien qui est tout.
Le soleil lui-même qui ouvre les cieux
Est un mythe brillant et muet ―
La dépouille mortelle de Dieu,
Vivante, mise à nu.
Celui-là, qui trouva un havre en ces lieux,
Reçut de son absence d’être une existence.
Sans exister il nous combla.
Parce qu’il n’est pas venu, il fut celui qui vint,
Il fut celui qui nous créa.
Ainsi s’écoule d’elle-même la légende
En venant pénétrer la réalité,
Qu’en son parcours elle féconde.
Plus bas, la vie, moitié
De rien, se meurt.
Fernando Pessoa, Message, Premier in Poèmes ésotériques - Message - Le Marin, Christian Bourgois éditeur, 1988, pp. 104-105.
Voir aussi :
- (sur Terres de femmes) Fernando Pessoa/Sous un ciel bas et sombre ;
- (sur Terres de femmes) 13 juin 1930/Fernando Pessoa ;
- (sur Terres de femmes) 14 septembre 1931/Fernando Pessoa ;
- (sur Terres de femmes) 29 janvier 1932/Fernando Pessoa ;
- (sur Terres de femmes) 11 juin 1932/Fernando Pessoa.
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