Le premier album que j’oserai acheter sera celui-ci, un an plus tard. Il s’agit d’un disque sorti en 2002, soit un an plus tôt que la compilation (un changement de maison de disques explique cette drôle de chronologie).
Scarlet’s Walk commence son voyage à travers les Etats-Unis d’Ouest en Est, sans oublier ni l’Alaska, ni Hawaii, avec « Amber waves », et surtout entreprend son envol tout de suite avec « A sorta fairytale ». Le début du disque nous promet un album dense, lyrique, envoûtée de la voix de la belle mais surtout ô combien photogénique rousse, sur fond de nostalgie pour ne pas dire de profonde tristesse. J’avoue que beaucoup de titres sont incroyablement interprétés et vous percutent là où ça fait mal… enfin, il s’agit de « bonne » douleur.
« Wednesday » semble virevolter dans une ambiance sereine, mais cela n’est que de courte durée. « Strange » remet les choses là où elles étaient plus tôt, et nous perd même davantage dans son univers nuageux dans lequel « Carbon » semble se plaire.
Le bref vocal « Wampum prayer » n’est pas là pour nous laisser souffler le temps nécessaire, de toutes façons Tori Amos ne faiblira pas, surtout pas avant le tremblement que fut et est encore aujourd’hui pour moi l’écoute de « I can’t see New York » (du haut de ses 7 minutes). Effectivement, la douleur des évènements historiques survenus dans la « capitale du monde occidental » s’en ressent dans toute sa langueur. Bouleversant et magnifique ! Assurément le sommet de ce Scarlet’s Walk. L’un des autres sommets arrive peu après, « Taxi ride » est tout aussi grandiose, presque tel un constat post 11 septembre, les yellow cabs représentant toute la vitalité de la grosse pomme, et dans la chanson comme dans la ville, la lumière est une clé centrale à la perception des choses.
Mon premier album de Tori Amos reste mon favori, pour cette poignée de grandes chansons qu’elle a composées et produites seules. Cela, malgré la longueur du disque : dix-huit titres, c’est beaucoup, surtout qu’il n’y a pas de grande variété dans leur tonalité. La trop grande homogénéité des titres en est le principal défaut : d’ailleurs, ce défaut se retrouve sur la majorité des albums de Tori Amos. Bien entendu, il faut y voir une montre de sincérité, de générosité, tout comme elle l’est sur scène (où, là, elle est parfaitement en symbiose avec son public du début à la fin… Je vous laisse imaginer le nombre de titres qu’elle peut interpréter en une soirée, rappel inclus !). Malgré tout, certains titres desservent absolument l’ensemble, notamment les quatre derniers. Le comble ? C’est que dans le DVD de cette tournée, Tori Amos offre un CD avec 6 titres issus de l’enregistrement de Scarlet’s Walk.
Bref, comment puis-je me plaindre d’avoir autant de musique à écouter, de la part d’une si grande artiste ? Je n’en sais rien… je ferai peut-être bien de me taire, et de laisser tourner le disque en entier pour une fois.
Ah, pour clore mon top 3 de mes morceaux préférés de l’album, j’ai failli oublier « Your cloud »…
J’adore cette voix et son piano. Cette musique ressemble finalement beaucoup aux photos du livret : des instantanées qu’il faut savoir apprécier pour ce qu’elles sont, à savoir des illustrations d’émotions qui sont désormais immortalisées.
(in heepro.wordpress.com, le 28/01/2011)
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Voir aussi : Tales Of A Libriarian
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