Etre et Avoir : leçons de Maître Zen...

Par Sandy458

« (…) on dit en anglais : « le chien a quatre pattes » (…).

En japonais, le verbe « avoir » n’est jamais utilisé dans ce sens.

Si vous dites : « J’ai deux mains », cela s’entend comme si vous teniez deux mains étrangères dans les vôtres.

Plus tard, je développai l’idée selon laquelle l’insistance mise par la mentalité occidentale sur la possession est le signe de la place prépondérante accordée au pouvoir, à la dualité, à la compétition, traits qui sont absents de la sensibilité orientale. »

Ainsi parlait Daisetz Teitaro Suzuki – né en 1870, décédé en 1966 – qui fit connaître le zen en Occident.

Bien loin d’une condamnation, Maître Suzuki livre là une réflexion très intéressante et qui m’a marquée par sa perspicacité. De plus, elle est d’une totale modernité bien que le recueil dont elle est extraite ait été rédigé pendant les dix dernières années de l’auteur, soit dans les années 50.

Elle est dérangeante aussi, car elle met en avant cette facette occidentale qui consiste à considérer la vie et les relations avec les autres sous l’aune du pouvoir et de la domination…

Cette façon de voir les choses, érigée comme La Façon ou « la pensée qui devrait être unique » pour certain, est loin de constituer une vision commune puisque déjà étrangère au monde oriental et, je le suppose, à d’autres cultures humaines…

Le recueil de Maître Suzuki recèle d’autres pépites, d’autres graines pour être exacte, de celles qui ne réclament que le terreau de l’esprit du lecteur pour y faire germer les pousses de l’éveil vers le monde…

Essentiel.

« Derniers écrits au bord du vide » de  Daisetz Teitaro Suzuki, chez Albin Michel Spiritualités.