Aujourd'hui ou demain, il sera mort de froid...
La gare a fermé ses portes aux sans-abris
Il est trop tard pour sonner aux associations
Trouver quelques cartons pour s'y glisser la nuit
Perdre pied et contrôle sur la consommation
Le vent s'engouffre dans ses habits déchirés
Piégé par le destin qui se resserre sur lui
Victime d'un courant d'air qui l'a fait déraper
S'écarter du chemin qu'on a tracé pour lui
La ville est son refuge, il va tourner en rond
Errer sans aucun but et coller les maisons
Malchance d'un parcours qui l'a mené au fond
Buter sur l'avenir sans ligne d'horizon
Regard amer sur la société d'élites
Ne pas se fondre dans la masse, exister
trouver sa place et fixer ses limites
Arpenter les rues sombres et s'y abriter
L'artère nocturne ne le dévisage plus
Semelles usées sur les pavés, pieds fatigués
Les vitrines ne l'ont même plus reconnu
Elles brouillent le reflet de son visage miné
Trimballer son cafard et sa puanteur
Ne pas la respirer et se boucher le nez
Eviter de penser à la joie, au bonheur
Et dans la pénombre, en silence, trembler...
Ecrit par Lukyone, le 26 janvier 2011.
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