Ce titre c'est en substance ce que j'ai envoyé à une amie par texto... Et là tu t'aperçois que t'as un problème quand tu te mets à parler de Twitter par SMS.
Flashback : je bosse sur mes archives, comme un dimanche après-midi à Paris, genre, je n'ai strictement rien d'autre à faire qu'écouter France culture en essayant de prendre pour la Georgette Duby de la Renaissance.
Donc, in fine, je meurs d'ennui sur des discours politiques inintéressants que personne n'a relu depuis plus de 4 siècles. Mais tout va bien parce que comme d'habitude, je me ballade sur Twitter histoire de procrastiner un peu plus.
Jusqu'au moment où un thé à la main, j'ai failli suicidé mon compte comme j'ai suicidé mes comptes FB.
Certains pousseront des cris horrifiés, d'autres acclameront cette prise de conscience tardive blablabla. Non mais plus sérieusement en fait la vie des autres on s'en fout ou presque.
Parce dans la vraie vie, je suis une fille qui aime les ragots, et j'ai un petit côté Œil de Moscou (tu savais pas que j'étais flippante en vrai? Ben maintenant tu le sais)
Mais dans la vraie vie de tous les jours, ce que sont devenus mes anciens camarades de primaire je m'en tape, pareil pour les gens à qui je n'ai presque jamais parlé, que je ne reverrais pas tout ça leur vie, leurs photos, les tests bidons m'emmerdent au plus haut point. Oui je suis vulgaire, je sais
Ce que j'aime c'est le contact humain, le vrai, avec la vraie voix des gens au bout du fil, leur visage devant un café, un verre de blanc ou un jus d'orange. Et puis même sur skype pour ceux du bout du monde (like BFF qui s'est cassé en N-Z sans moi la biatch)
Mais je digresse.
Dans la vraie vie de tous les jours ça me choque que les gens me souhaitent mon anniversaire juste parce que c'est inscrit sur leur page d'accueil. Et puis même que maintenant les gens, et ben ils te rencardent par messages sur un site communautaire, alors que de mon temps tu vois ya encore quoi 3 - 4 ans on faisait ça par texto, voire même que l'on s'appelait pour de vrai. Et puis là non même plus.
Même les enguelades sont différentes.
A la limite, tu mettras un statut assassin mais quand même un peu énigmatique pour que les gens te demande "mais qu'est ce qu'il y a?" pardon "ms keskia".
Mais j'en reviens à Twitter. Ces derniers temps, je vois ça, se transforme en FB. Tu peux y suivre des révolutions ou le live-tweet des emissions bidons. Et là c'est le drame.
Je jete la pierre mais je fais pareil, comme une chèvre, embarquée par la masse. Attends tu crois que ça intéresse les gens quand je live-tweete une réunion? Bah non, mais me nombrilisme me fait croire sur le coup que oui...
Je ne dis pas que ça ne sert à rien.
J'ai découvert des gens géniaux sur Twitter. Enfin non, j'ai découvert des blogs de gens et ensuite, je les ai découvert eux, ils/elles se mettent un peu à nu sur ma TL en 140 caractères.
Et puis j'en ai rencontré quelques uns en vrai de vrai. On a bu des cafés et des chocolats, on a discuté de trucs méga-futiles, on a eu des débats politiques. Et ils y en a d'autres que je veux découvrir un jour.
Et c'est là quelque part entre le RT et les #FF, tu te rends compte de la fragilité des "relations virtuelles". En fait le terme de relations est mal choisi mais je n'en ai pas d'autres sous la main.
Quand tu es un peu accro à twitter, tu entres dans la vie quotidienne des gens.
Quelque part, tu t'attaches à eux, c'est pas de l'affection, c'est pas de l'amitié, c'est un truc un peu batard, juste comme quelqu'un avec qui tu discutes tous les matins dans le bus. Et paf un jour, elle n'est plus là. Alors tu ne sais pas vraiment ce qui te manque. La discussion du matin? La personne? Même si tu ne connais pas son vrai nom? Et puis un jour quelqu'un vient s'assoir à sa place et te parle et la remplace.
Twitter c'est ça, c'est un bus qui va je ne sais pas où mais je le prend chaque jour.
Et au final, je ne veux pas être quelqu'un qu'on remplace d'un clic de souris et je ne veux pas non plus m'attacher aux gens pour qu'un jour ils disparaissent sans laisser de traces.
C'est ça. Twitter c'est le mal, parce que ça boulverse ma vision des relations sociales et parfois ça fait mal à mon petit coeur de blonde
En réalité je pense vraiment (oui ça m'arrive parfois, ne regarde pas ton écran d'un œil torve) que la dématérialisation (quel mot horrible) des relations sociales modifie vraiment nos comportements vis à vis de l'Autre.
J'ai un peu mis 2h à écrire et autocensurer ce billet alors je renonce à le supprimer comme je renonce pour l'instant à petit-suissider mon compte. Ne me supplie pas de rester dans tes commentaires, parce que je ne prendrais même pas la peine de répondre à ça. On en rediscutera à mon retour à la vie normale en Mars.
Tu peux toujours me raconter ta vie qui m'intéresse quand même, en envoyant un mail. Je te promets de te répondre :)
Pour finir sur une note plus douce, sachez que j'ai pris la décision de rendre tous mes travaux de recherche sur le discours politique en Comic sans MS histoire d'emmerder le monde.