L’HADOPI, Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la Protection des droits sur Internet, a récemment publié les résultats d’une enquête menée auprès de deux échantillons de respectivement 1624 et 1063 internautes. Les personnes du premier échantillon ont été interrogées sur leurs pratiques personnelles tandis que les celles du deuxième échantillon ont évalué les pratiques des internautes.
Plusieurs résultats importants émergent de cette grande étude. Le premier nombre à retenir est 49%, soit la proportion d’internautes français déclarant télécharger illégalement ! Là où les résultats deviennent encore plus importants, c’et lorsqu’on regarde l’âge de ces pirates : ceux qui téléchargent le plus sont évidemment les jeunes (70% déclarent télécharger) devant les trentenaires (55%). Autre statistique intéressante à relever : les hommes téléchargent beaucoup plus que les femmes des contenus illégaux.
L’étude a aussi mesuré l’équipement high-tech des internautes ainsi que leurs dépenses en bien culturels légaux (achat de CD, livres, DVD, …). On constate alors une donnée très intéressante : ceux qui téléchargent le plus sont aussi ceux qui dépensent le plus pour des biens culturels ! 82% des pirates dépensent au moins 1€ par mois pour acheter des produits culturels contre seulement 68% des internautes n’ayant aucune activité illicite ! Mieux encore, 58% des pirates dépensent au moins 30€ par mois contre 43% pour l’autre catégorie. Une figure émerge : celle du cadre trentenaire suréquipé (téléviseurs LCD ou Plasma, Home-Cinema, …) qui n’hésite pas à acheter le dernier album de leur artiste préféré ou un film qu’ils ont vraiment envie de voir mais qui n’hésite pas non plus à télécharger dès lors qu’il considère que l’offre légale est insuffisante et de qualité médiocre (principaux reproches formulés à l’encontre de l’offre légale). Ainsi, le pirate téléchargera un film qu’il ne serait pas allé voir au cinéma ou télécharge une série américaine dont la diffusion en France se fait beaucoup plus tard et souvent en qualité médiocre (pas de HD, VOST aux sous-titres déplorables, …).
Enfin, il existe un dernier résultat notable de l’enquête de l’HADOPI. Un certain nombre de personnes paient pour des services en ligne sur Internet croyant qu’en payant, elles accèdent forcément à un contenu légal alors que ce n’est bien souvent pas le cas (achat de comptes premium sur RapidShare ou Megaupload, …). Le streaming, pratique qui consiste à regarder des contenus directement en ligne sans les télécharger est souvent perçu à tord comme une pratique légale.
A.B.