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L'Auvergne rurale

Publié le 30 janvier 2011 par Gérard Charbonnel @gcharbonnel
Chronique du changement
L'arrivée du chemin de fer dans la seconde moitié du XIXe siècle a provoqué un véritable bouleversement dans la pratique agricole et a entraîné une première révolution. Les paysans se sont insérés dans le circuit des échanges. Ils ont commencé à exporter leurs produits, à améliorer leurs productions, réorganiser le travail de la terre et se sont peu à peu, intégrés dans la vie moderne.

L'Auvergne rurale

Troupeau de vaches salers sur les flancs du Cantal

En Auvergne, chaque terroir a désormais trouvé sa vocation propre : élevage dans les montagnes, céréales et vigne dans les plaines. Le faire-valoir direct et la petite propriété domine partout, sauf en Bourbonnais, terre des grands domaines et du métayage. Aujourd'hui, même si les aptitudes naturelles en déterminent toujours la physionomie, les conditions d'exploitation n'ont plus rien à voir avec celles du passé et le nombre des agriculteurs est en constante régression.
La motorisation et la mécanisation ont totalement supplanté les attelages et le remembrement a mis un terme au morcellement de la propriété agricole. En beaucoup d'endroits, les paysages bocagers traditionnels avec leurs petits chemins bordés d'arbres ont été remplacés par de vastes champs ouverts, s'étendant parfois à perte de vue.
Les équipements modernes ont provoqué l'abandon du matériel traditionnel et de la vieille ferme familiale connue des images d'Epinal laissant ainsi la place à des bâtiments certes plus fonctionnels mais ô combien peu esthétiques, entachant parfois le paysage.
Les hauts plateaux et la montagne constituent le territoire des éleveurs de bovins et plus rarement, d'ovins : Cantal, monts Dore, monts Dôme etCombrailles. Le pays des Couzes, intermédiaire entre la montagne et la plaine, pratique souvent, en association avec une production laitière, une polyculture active dont les produits, souvent labellisés, se retrouvent sur les étals de nombreux petits marchés de pays. Sur les fertiles terres noires de la Limagne, la grande culture céréalière s'impose, tandis que dans le nord de l'Allier, c'est l'élevage destiné à la production de viande qui prédomine.
Le temps de l'estive
Sur les pacages des monts Dore et des monts Dôme, la vache ferrandaise à robe rouge claire tachée de blanc se fait plus rare et la Salers, dont on prétend que la robe brune pâlit si la bête quitte les terrains basaltiques du Cantal, se fait plus présente. Sur ces terres de montagne, c'est l'élevage laitier qui domine.
Au printemps, les étables s'emplissent de mugissements. Les bêtes ont lanostalgie de la montagne. A la mi-mai, elles quittent l'étable et, durant les cinq mois d'estive qui s'ensuivent, elles paissent paisiblement en plein air dans les pâturages appelés " montagnes à vaches ", clos désormais pour éviter d'avoir recours au vacher. Ce dernier, dans la plupart des cas, a de nos jours déserté le buron, et le lait, récolté périodiquement, sert, à la ferme ou dans les petites coopératives laitières de villages, à la préparation du beurre ou du fromage.
La zone sud du Sancy est de plus en plus souvent utilisée pour l'estive des troupeaux de plaine ou étrangers à la région. De la même manière, les boeufs blancs de race charolaise restent au pré du printemps à l'automne, dans le bocage bourbonnais.
Les foires, lieux d'échanges et de convivialité
Les foires demeurent encore pour les gens de la campagne, l'une des principales occasion de sortie. Pour le touriste, ces foires sont une occasion de découverte et d'observation de la vie locale. Ces réunions se tiennent dans des localités qui sont des centres naturels d'élevage, situés dans des zones d'échanges entre plusieurs petits pays : Aurillac, Allanche, Mauriac, Besse... Les plus importantes ont lieu à la fin de l'été et en automne alors que les récoltes sont rentrées et que les bêtes ont profité de l'herbe verte et fraîche des pâturages. Il est assez captivant d'observer les transactions entre éleveurs et acheteurs qui se font parfois encore en Auvergnat.
Des vignes et des vergers
Les vergers s'étagent au-dessus de la plaine et remontent les vallées bien exposées des Couzes. Leur production est en forte régression, notamment pour les pommes, les poires et les pêches mais les foires aux pommes et à la châtaigne demeurent cependant très appréciées. Une partie continue néanmoins d'alimenter les fabriques locales de fruits confits et de pâtes de fruits, une spécialité de la vieille Auvergne.
Les flancs calcaires des coteaux qui encadrent les limagnes étaient jadis couverts de vignes, jusqu'au désastre provoqué par le phyloxéra. Actuellement, certains crus, englobés sous l'appellation " Côtes d'Auvergne ", connaissent une commercialisation active : Boudes, Corent, Châteaugay, Chanturgue, Madargue. La renommée des vins de Saint-Pourçain ne cesse, quant à elle, de s'étendre au-delà des frontières de l'Auvergne et ces vins bénéficient d'un réel effort de modernisation.

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