La science au service de la raison

Publié le 30 janvier 2011 par Copeau @Contrepoints

Le texte de Richard Lindzen porte un jugement actuel sur la question du changement climatique né des gaz à effet de serre émis par les activités humaines. La notoriété, le prestige, et la compétence de son auteur lui confèrent une autorité difficilement contestable.

Quelques commentaires méritent cependant d’accompagner la traduction de ce texte. Malgré sa clarté et sa simplicité d’écriture, il fait en effet parfois appel à des notions scientifiques dont certains lecteurs n’ont pas connaissance.

Ce n’est pas le cas de ceux qui suivent assidument le développement médiatique de la controverse entre alarmistes et climato-sceptiques, et encore moins celui des lecteurs du chapitre 2 de mon livre, La servitude climatique, mais il reste un large public peu au fait de la climatologie, et qu’il convient d’éclairer. Pour ces derniers, je souhaite ajouter aux arguments développés par Richard Lindzen d’autres remarques de simple bon sens, et qui contribuent à mettre en question les certitudes claironnées à propos de l’avenir du climat et de la planète.

Un scientifique d’exception

Richard Lindzen est depuis près de trente ans titulaire de la chaire Alfred P. Sloan au MIT, l’un des postes universitaires les plus prestigieux au monde dans le domaine de la science météorologique et climatique. Il a publié plus de 200 articles scientifiques et livres qui font autorité, il est membre de la National Academy of Science, consultant du Goddard Flight Space Center de la NASA, il a enseigné, avant de rejoindre le MIT, aux universités de Washington, d’Oslo, de Chicago, Harvard et a dirigé des recherches au National Center for Atmospheric Research. Il a dirigé la rédaction d’un chapitre du rapport du GIEC de 2001, avant de quitter ses fonctions pour cause de désaccord avec la démarche de ce groupe d’experts.

Quand à la liste des prix et distinctions dont il a été honoré, elle comporte entre autres le prix Meisinger et Charney de l’American Meteorogical Society, la médaille de l’American Geophysical Union, le Prix de la Fondation Wallin de Göteborg, le titre de Fellow de l’American Academy of Arts and Sciences et de trois autres grandes institutions scientifiques américaines ou norvégiennes.

Bref, il n’existe pas au monde de palmarès qui égale le sien dans le domaine de la science climatique.

Le combat de Richard Lindzen

Il est évident que les travaux et les écrits d’une telle sommité sont à prendre en considération avec le maximum d’attention. Or depuis vingt ans Richard Lindzen réfute les allégations scientifiques qui veulent faire des gaz à effet de serre émis par l’homme le principal moteur du climat.

Il a dirigé des travaux qui attribuent aux nuages et aux précipitations un rôle bien différent et plus important que celui que leur accorde le GIEC. Parallèlement à ses travaux purement scientifiques, il n’a cessé de dénoncer des dérives épistémologiques au sein de la communauté scientifique du climat, et de fustiger les manœuvres de certaines éminences de la climatologie qui discréditent les scientifiques qui contredisent les conclusions du GIEC ou proposent d’autres explications que l’effet de serre d’origine anthropique au changement climatique.

Ce comportement a fait de lui le champion emblématique de la cause climato-sceptique, en même temps qu’il le désignait comme la cible des diatribes et calomnies des alarmistes du climat, qu’il s’agisse de scientifiques bien en cour au GIEC, d’idéologues de l’environnement ou de journalistes.

Mais on n’abat pas facilement un monument de la stature de Lindzen, pas plus qu’on ne peut longtemps le faire taire ou le censurer.

Certains s’y sont essayés. À défaut de pouvoir l’attaquer sur sa compétence, des écologistes et des journalistes ont voulu mettre en doute sa probité, et l’on a tenté de faire accroire qu’il était à la solde du pétrolier Exxon Mobil. Pour étayer la calomnie, on est allé chercher deux conférences qu’il a données au début des années ’90, lors de symposiums auxquels Exxon avait apporté son mécénat. Il a bien entendu confirmé sa participation à ces manifestations et déclaré que ses émoluments pour ces prestations s’élevaient à $10.000. Et voila pourquoi une kyrielle de journalistes ont diffusé de par le monde la fable de sa soumission à l’industrie pétrolière, tentative dérisoire, lorsque l’on observe que Lindzen s’est tenu à l’écart de la pluie d’or qui a inondé nombre de scientifiques de renom qui ont été à la soupe, en recevant des prix somptueux et de multiples émolument pour abonder dans le sens voulu par les autorités qui financent la recherche scientifique.

Notons, à ce sujet, la carrière extrêmement lucrative du directeur du Goddard Institute For Space Studies, James Hansen, qui passe le plus clair de son temps à courir d’une conférence à l’autre pour des tarifs de l’ordre de $80.000 chacune, qui est conseiller scientifique de maintes grandes banques et fonds d’investissements climatiques, au point que les défenseurs des contribuables américains ne cessent de demander si l’administration américaine lui verse son salaire pour se comporter en propagandiste plutôt que de diriger un service public ! Richard Lindzen aurait eu au moins autant d’atouts que James Hansen pour s’enrichir à exploiter le filon climatique. Il ne l’a pas voulu, ce que son traitement confortable de Professeur du MIT lui permettait de faire, contrairement aux dizaines de milliers de chercheurs anonymes qui sont bien obligés d’aller vers les études que les autorités publiques acceptent de financer.

Le consensus est une fable

Le seul fait qu’une autorité de la stature de Richard Lindzen s’oppose aux conclusions du GIEC suffirait à établir qu’il existe un problème scientifique à trancher. Mais Lindzen n’est pas seul, loin de là.

Il se colporte depuis plus de vingt ans que les scientifiques climato-sceptiques ne seraient qu’une poignée, un groupuscule noyé au sein d’un consensus qui régnerait dans une communauté scientifique unie sur l’effet de serre, le réchauffement, la responsabilité humaine et la prévision de cataclysmes à venir. Rien n’est plus faux ! Le consensus est une fable, une tromperie. Il n’y a pas de communauté plus divisée sur ces sujets là que celle des spécialistes des sciences de la nature.

Certes, les scientifiques dont les travaux veulent accréditer les affirmations du GIEC sont plus nombreux, bien plus nombreux que ceux qui explorent d’autres voies. Mais les effectifs se répartissent en proportion des budgets alloués aux différents travaux scientifiques. Avant la création du GIEC, en 1988, les budgets publics cumulés des différents pays en faveur des sciences climatiques s’élevaient à $280 millions, ce qui n’était pas rien. Quelques années plus tard, ils se situaient à deux milliards, pour atteindre les cinq milliards vers l’an 2000 et dépasser six milliards aujourd’hui.

Essentiellement alloués à des études allant dans le sens de la mission dévolue au GIEC, à savoir étudier le réchauffement climatique, la responsabilité humaine dans ce réchauffement et faire de la prévision à long terme, ces budgets ont permis de financer des dizaines de super-modèles climatiques informatisés, de nombreux lancements de satellites artificiels, et surtout la création d’une multitude de postes de chercheurs dont l’intérêt matériel était lié aux objectifs dictés au GIEC. Mais tous ces chercheurs qui travaillent à apporter une pierre à l’édifice du GIEC ne se concentrent que sur un petit aspect du problème, et surtout, ils n’ont pas l’occasion, ni la volonté le plus souvent, d’exprimer publiquement une opinion.

Sont-ils satisfaits du travail qu’on leur demande, celui-ci répond-il à leur vocation ? La réponse reste enfouie dans le jardin secret de leur conscience. Mais plusieurs d’entre eux ont avoué un mal-être, à l’occasion d’un changement d’orientation professionnelle ou d’un départ à la retraite qui les dégageait de la réserve qu’ils observaient par devoir, par obligation ou par prudence.

Ceux qui animent le débat public, qui parlent aux médias, qui soutiennent explicitement le GIEC, sont en nombre limité. Ils sont le plus souvent leaders de rédaction des rapports du GIEC, ou mieux, font partie des cent trente représentants des pays membres du GIEC qui valident les rapports finaux et publient le résumé pour les décideurs politiques. Ce sont des gens bien en vue dans la société, et certains d’entre eux font partie des « people », participant tous frais payés aux prestigieux congrès qui se succèdent aux quatre coins du monde, dans des lieux souvent paradisiaques. Ils sont courtisés par les télévisions, décorés, et, ce qui ne gâte rien, souvent bien rémunérés pour leurs conférences, leurs interviews et leurs prestations de conseil.

Certes, on ne saurait nier l’apport de leurs travaux à la science, même si parfois on découvre certaines dérives telles que la courbe truquée, dite en crosse de hockey, de Michael Mann, ou ses astuces pour masquer le déclin des températures, même si on s’aperçoit ici et là que des correctifs très contestables sont apportés aux mesures de température. Mais enfin, il résulte de leurs travaux une théorie, celle de l’effet de serre, l’étude de bilans radiatifs qui sont à la base de la science climatique d’aujourd’hui, et d’une manière générale, un ensemble de travaux synthétisés dans les volumineux rapports du GIEC.

Le problème réside dans le fait que le GIEC ignore volontairement une multitude de travaux scientifiques, à priori tout aussi respectables, publiés dans des revues scientifiques après avoir reçu l’agrément de pairs relecteurs.

Un site internet, Popular Technology, essaye de recenser les études « climato-sceptique » publiées dans des revues scientifiques renommées après révision par des pairs, et, sans prétendre à l’exhaustivité, dresse la liste de 850 articles, avec leurs titres, le nom de leurs auteurs, date de parution, nom de la publication et référence, et lien vers l’article lui-même lorsqu’il est diffusé sur le web. 850 articles couvrant un large champ du domaine exploré par le GIEC ainsi que les voies de recherche non prises en compte par ce dernier, ce n’est pas rien.

On a présenté ci-dessus Richard Lindzen, mais il n’est pas la seule sommité à critiquer le GIEC ou à proposer d’autres explications de l’évolution du climat. La liste est trop longue pour que nous les citions, mais on peut en extraire quelques uns pour l’importance de leur contribution. Par exemple, Roy Spencer, directeur de recherches à l’Université d’Alabama, directeur de l’équipe chargée par la NASA des mesures faites dans le cadre de la mission du satellite Aqua, fonction qui apporte une grande autorité à ses travaux sur les nuages, les précipitations et le cycle de l’eau. Citons également le professeur russe Habibullo Abdussamatov, directeur de l’important programme de recherches russe Astrometria, qui étudie l’influence du soleil avec des moyens technologiques énormes, et avec lui, les scientifiques qui ont apporté des contributions importantes à la théorie solaire, tels Henrik Svensmark ou Nir Shaviv, pour leurs études sur le rayonnement cosmique et les nuages, relayés aujourd’hui par Jasper Kirkby, directeur de l’important programme CLOUD conduit au CERN de Genève et qui vise à nous éclairer sur les processus physico-chimiques qui conduisent à la formation des nuages. Les travaux d’Abdussamatov, Svensmark, Shaviv et Kirkby sont superbement ignorés par le GIEC.

Citons encore Roger Pielke, John Christy, Vincent Gray, entre autres pour leurs critiques bien étayées des modèles climatiques, et le professeur Fred Singer qui a réuni sept cent scientifiques sceptiques de renommée internationale dans un groupe baptisé NIPCC rassemblant critiques sur les publications du GIEC et comptes-rendus des travaux non pris en considération par le GIEC. 700 scientifiques internationaux s’unissant pour proposer une autre vision du climat, cela compte !

La minorité du Sénat américain, forte de 40 sénateurs sur 100, a publié, en 2009, une liste de 700 scientifiques internationaux sceptiques du climat . Est-il besoin d’en dire plus pour constater que le désaccord règne chez les scientifiques, et que l’on manque singulièrement de certitudes sur les mécanismes du climat, l’importance et le rôle des divers facteurs, les prévisions à moyen et long terme ?

La climatologie en crise dans un monde en crise

Entendons nous bien. Je ne prends pas partie pour ou contre les théories de l’effet de serre, pour ou contre les théories solaires ou l’importance des facteurs océaniques. Je constate des insuffisances dans chacune de ces théories, et je pense qu’il reste beaucoup de travail à accomplir avant d’aboutir à une climatologie solide.

Je regrette les dissensions et les manœuvres qui empêchent les scientifiques partisans de ces différentes théories de travailler de concert. Mais je suis conscient que l’humanité est parvenue à un point où l’on ne peut exclure qu’elle ait une influence importante sur les phénomènes environnementaux qui impactent le présent et l’avenir du monde. Lorsque l’on construit et que l’on stocke des milliers d’armes nucléaires, des millions de tonnes de matières radioactives, qu’on crée, chaque année, des centaines de millions ou des milliards de tonnes de produits non naturels, solides, liquides ou gazeux, qui vont finir en grande partie par se perdre dans la nature ou dans de hasardeuses zones de stockage, qu’on détruit des ressources naturelles accumulées au cours de l’histoire de la terre, on crée des risques qui ne font que s’amplifier avec la prolifération des individus, la croissance des moyens technologiques, la consommation et les rejets de chacun. Il est légitime de se poser des questions sur l’atmosphère, les fleuves et les océans, les sols et les sous-sols, et sur la vie enfin. Encore faut-il apporter des réponses raisonnables et objectivement étayées. Traiter ces problèmes superficiellement et, pire encore, en biaisant, c’est impardonnable.

Les politiques dévoyées du climat

C’est pourquoi on ne peut que juger sévèrement les politiques construites par les nations occidentales à partir des rapports du GIEC. Les décisions prises et les projets envisagés conduisent à un coût énorme, qui pèsera lourdement sur les économies, appauvrira la majorité des individus et enrichira une petite minorité de profiteurs, créera du chômage. Elles répandront la misère et la mort dans les pays les plus pauvres. Et tout cela se fonde sur un dossier scientifique imparfait. Où se situe le principe de précaution ? Doit-on parer à des conséquences climatiques encore très hypothétiques pour le milieu ou la fin du siècle, et le peut-on d’ailleurs, ou bien doit-on prendre la précaution de ne pas engager des mesures économiquement et socialement désastreuses en l’état actuel de la science ?

Car toute cette politique repose sur des à-priori hasardeux : le dictat qui veut que le débat scientifique sur le réchauffement planétaire soit clos, le présupposé de l’action humaine sur ce réchauffement, la prétention absurde que les mesures envisagées puissent infléchir notablement les évolutions du climat et contraindre l’action conjuguée de sept milliards, puis neuf milliards d’hommes, l’idée qu’un réchauffement ne puisse être que nuisible et générateur de catastrophes, que le climat de l’année 1950 était le meilleur possible, et enfin que l’humanité, dont l’histoire a amplement prouvé qu’elle savait surmonter les pires adversités, serait incapable de s’adapter à un changement climatique.

J’attire l’attention sur le fait que je n’ai mis en cause que les nations occidentales. En effet, les pays en développement ont une toute autre vision de l’avenir, qu’il s’agisse des pays leaders de demain que sont la Chine, l’Inde, le Brésil et quelques autres, ou de pays plus défavorisés d’Afrique, d’Amérique centrale ou d’Océanie. Seule les motive l’accession à une prospérité qui les rapproche de nos standards de vie occidentaux. Pour eux, il n’est pas question de freiner leur progression en renonçant à émettre des gaz à effet de serre. D’ailleurs, ils ne croient pas aux prophéties du GIEC. Mais elles tombent à point nommé pour tenter d’imposer aux occidentaux qu’ils consentent à tous les sacrifices, en vertu de leur responsabilité historique dans l’accumulation de gaz à effet de serre. Il est évident que leur détermination condamne à un échec cuisant nos politiques occidentales de lutte contre l’effet de serre. D’ailleurs, le peuple des Etats Unis l’a bien compris et met en échec les projets environnementaux de son président. Mais nous, les Européens, nous persistons dans une voie sans issue !

Parvenus à ce point de l’analyse, nous pourrions nous demander si nous sommes gouvernés par des inconscients, des fous ou des imbéciles. Qu’un ou deux pays soient dirigés par des incapables, passe encore. Mais qu’un aussi large accord se fasse sur des politiques irréalistes, cela fait naître des interrogations. Les réponses se trouvent dans l’histoire contemporaine, que j’ai exposée dans mon livre La servitude climatique.

Lorsqu’en 1988, les pays qui composaient le G7 ont créé le GIEC et lui ont attribué la mission d’examiner la responsabilité des hommes dans le réchauffement climatique, un ensemble de motivations politiques, et non pas scientifiques, fondaient leur décision.

Un premier facteur était constitué par la problématique énergétique, à savoir le recours grandissant à des ressources pétrolières épuisables et résidant massivement dans des pays du Moyen Orient, et la désaffection profonde pour l’énergie nucléaire, résultant de la récente catastrophe de Tchernobyl. Le Royaume-Uni voulait en finir avec l’industrie charbonnière et ses syndicats responsables de l’épuisante grève de 1984-85, la France voulait relancer l’industrie nucléaire dont elle était devenue le leader mondial avant le coup d’arrêt de Tchernobyl, les USA et le Canada voulaient développer le nucléaire pour s’affranchir de leur dépendance croissante au pétrole d’importation, le Japon souhaitait se délivrer du tabou nucléaire issu d’Hiroshima et Nagasaki, l’Allemagne enfin avait à composer avec un puissant mouvement écologiste national. De plus, les dirigeants occidentaux subissaient l’influence de courants de pensée issus des travaux du club de Rome, qui formulaient les prévisions les plus catastrophistes sur la poursuite de la croissance globale et de l’expansion démographique mondiale. Enfin, il s’installait dans leurs esprits un dogme, posé pour la première fois en 1975 au sein d’un groupement élitiste, la Commission Trilatérale, qui professait que la démocratie est un système de gouvernement inefficace, et que, faute de pouvoir recourir aux dictatures du passé, on pouvait remplacer la coercition par la manipulation médiatique des masses populaires, et utiliser la stratégie de la peur, qui avait plutôt bien fonctionné du temps de la guerre froide.

Tout cela, je le développe dans La servitude climatique et je le prouve par des écrits publics que chacun peut se procurer. C’est alors que la Trilatérale, ainsi que le Club de Rome, préconisèrent le recours aux menaces de réchauffement climatique catastrophiques et d’origine humaine pour faire pression sur les masses.

Il ne s’agit pas là d’un complot. Toute cette stratégie a été dévoilée dès l’origine par les publications de ses inspirateurs, et nous pouvons facilement accéder à leurs écrits, disponibles sur le web ou en librairie. Le problème est que le public ignore ces textes, et les Français plus encore que tous les autres ! Il serait plus que temps que nos concitoyens, et notamment les plus cultivés ou les plus influents d’entre eux, fassent l’effort de s’informer sur tout cela et exercent en conséquence leurs droits et leurs devoirs de citoyens.

Dès lors que ces prémices idéologiques ont été comprises, la suite est claire. Il fallait associer les grands milieux d’affaire à la stratégie géopolitique, et pour cela faire du changement climatique une aubaine pour les magnats de la finance et de l’industrie. Prendre l’argent aux contribuables et aux consommateurs d’énergie pour financer les nouvelles activités vertes est devenu la règle. Créer un marché planétaire de crédits carbone fait rêver les spéculateurs. De ces pratiques est née une connivence sans précédent entre affairistes et politiciens, au point qu’on ne peut déterminer aujourd’hui si les dirigeants du monde sont plutôt mûs par des désirs de pouvoir ou par le goût du lucre.

Il résulte de tout cela qu’une bulle écologiste enfle, et que si les bases scientifiques sur lesquelles elle s’appuie s’effondrent, il résultera une cascade de banqueroutes, de destructions d’emplois et de patrimoines industriels.

Cette perspective exacerbe les disputes, les conflits géopolitiques, et renforce la détermination des politiques à s’enfoncer dans la voie sans issue dans laquelle ils sont engagés. 2012 sera le terme du protocole de Kyoto. Sera-ce l’aboutissement de cette triste période de l’histoire ?

Repris de l’Institut Turgot avec l’aimable autorisation de ses responsables.