Découvrant que Fashion, Isil, Cryssilda et Yueyin organisaient un challenge rentrée littéraire 1220, j'ai immédiatement pensé au Roman de la rose que j'avais une folle envie de relire. Ce roman allégorique m'avait laissé une impression très forte mais un peu nébuleuse. Bref, il y avait des choses à tirer au clair !Je me rappelais que ce roman était le fruit de deux auteurs. Et ça ne m'avait pas posé de problème à première lecture. Désormais, je peux l'avouer, je préfère mille fois la prose (en vrai les vers mais ma version est en prose) de Guillaume de Lorris. Dans cette courte première partie, les allégories sont douces, légères et belles. L'amant découvre la beauté de la rose et s'interroge sur les façons de la séduire, découvre les joies et souffrances de l'amour. Descriptions sensibles et délicates donnent un charme fou à ce moment.Par contre, Jean de Meun arrive avec ses gros sabots et oublie la courtoisie, au coeur du propos de Guillaume. Il n'hésite pas à gauchir l'amant, à se moquer des femmes (surtout avec le discours intéressé de la vieille) et à pervertir la vision courtoise. On passe dans la satire, le bourgeois et le grossier. Les stades de l'amour sont décrits avec moins de finesse, l'amant est presque ridicule et l'assaut du château où la rose est cachée a des allures de film d'aventure !Une lecture qui retrace avec poésie les moments de l'amour courtois mais n'hésite pas à lui porter quelques accrocs.