Cette planète est si petite !
Je reçois des mails d’amis un peu partout. Des amis en vrai en os, en chair que j’ai déjà tenu dans mes bras, avec qui me suis déjà disputée et tout.
Même mon éditeur viens prendre de mes nouvelles, même Sonia qui ne touche jamais à son ordinateur, même Janine, même Marilyn…
C’est dans la galère qu’on voit ses vrais amis.
Je ne suis pas en galère, en pleine révolte égyptienne, je suis au Soudan.
Cette planète est si petite !
J’ai aussi reçu d’autres messages, via twitter. C’es bizarre, tous ces gens que je n’ai jamais croisés et qui prennent des nouvelles, me disent de me cacher, l‘envoient des mails pour m’expliquer comment marche un proxy. Je ne cite ni linke personne parce que je suis sûre d’en oublier.
Cette planète est si petite !
Je me souviens de m’être moquée de Nicolas qui parlaient de ses potes de blog, je me souviens d’avoir écrit en long, en large et parfois même en diagonale que ce qu’il se passe sur l’Internet, ce n’est pas la vraie vie. C’était du futile, de la connerie… Après je chialSlais comme une madeleine quand le site du Gabian s’est arrêté.
Dans quelques jours, le 3 février, je rentre à la maison, au Caire. Sur mon bateau qui flotte encore, je l’espère. Au train où vont les choses, je n’aurai pas Internet, je ne pourrai ni twitter ni bloguer.
Pour combien de temps, je ne sais pas.
Ce que je sais, c’est que cette planète est si petite qu’elle permet aujourd’hui d’avoir des amis, en vrai mais que je n’ai jamais tenus dans les bras, qui se soucient de moi alors que je ne les croise que par clavier interposé.
C’est dans la galère qu’on reconnaît ses vrais amis. Ne pas être dans la galère Cairotte m’a permis de voir que j’en ai beaucoup. Merci pour tous ces messages.
Dans quelques mois, début mai, je rentrerai dans ce beau pays de droite qu’est la France et j’espère bien que la vinasse et la bière aidant, ces vrais amis prendront forme, à Paris, Montpellier ou ailleurs, en chair et en os. Alors je les biserai en 3D, moi qui me contentais de les kiffer en couleurs.
Bon vent à vous tous, oiseaux de la sphère. En attendant de se retrouver en ligne ou en live, dans quelques semaines, dans quelques jours, dans quelques clics.