Écrit par Serge Tchepnkep
Samedi, 29 Janvier 2011 12:40
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L'économiste, Dr Daniel Doualla Kingué trace, les perspectives de l'embellie économique du
Cameroun.
L'an 2011 qui commence sur les chapeaux de roue, avec le très réussi comice agropastoral d'Ebolowa qui a exhibé aux yeux du monde la force des biceps des paysans camerounais, et l'ingéniosité des chercheurs pour une mécanisation efficiente de notre sécurité alimentaire peut-elle nous faire rêver d'un avenir meilleur en ce monde de turpitudes et d'incertitude économique ? Afin de marque la rupture d'avec l'an qui vient de s'aligner dans les tiroirs du calendrier, le Président Paul Biya l'a reconnu dans son discours du 31 décembre dernier : « L'année 2010 qui s'achève n'aura pas été, à bien des égards, une année comme les autres pour le Cameroun. Elle a d'abord été marquée par un événement mémorable : la célébration du cinquantenaire de l'accession de notre pays à l'indépendance. Elle a également vu le début de la mise en œuvre de notre stratégie décennale pour la croissance et l'emploi, première phase de notre marche vers l'émergence. Enfin, elle a montré que notre pays était en mesure de jouer un rôle notable sur la scène internationale... » Le ton est donné par la bouche la plus autorisée du Cameroun. Tout autour de nous, les changements sont perceptibles, à l'instar de la décision d'instaurer la gratuité des soins concernant le « paludisme simple » pour les enfants de moins de 5 ans, en sus de celle relative aux ARV pour l'affection virale du Sida. Récemment aussi la décision prise par le président Biya de réduire les coûts d'obtention de la carte d'identité nationale informatisée, dont les charges financières passent de 6500 à 2800 FCFA dans l'intervalle temporel allant du 3 janvier au 30 avril 2011. Cette mesure qui connait d'ailleurs beaucoup d'euphorie
populaire permet aux Camerounais des différentes strates sociales d'acquérir facilement leur pièce d'identité ; ledit document officiel étant le préalable à toute inscription possible sur les listes électorales. Il va sans dire qu'un fort taux de participation populaire aux scrutins névralgiques qui auront lieu en 2011 constitue, à n'en pas douter, un gage de crédibilité pour le Cameroun. Cette mesure spéciale, et inédite, prise par le chef de l'Etat au sujet de la carte d'identité rallonge la liste des surprises radieuses
qu'augure l'année qui commence. Mais il n'y a pas que le Président Paul Biya qui change. Des évolutions sont également légion dans les domaines sociopolitiques, diplomatiques et économiques... Ils augurent une année d'abondance et celle de la reprise dans les divers secteurs névralgiques d'activités. Voici, chapitre par chapitre, les raisons de croire au coup d'envoi de l'émergence du Cameroun cette année :
Au plan politique, 2011 s' annonce a priori comme l'ère qui suscite, le plus, un sursaut d'espoir pour les populations qui semblaient déjà sclérosées par les menaces de boycott électoral déclamées par une
opposition longtemps restée aux antipodes de la légalité républicaine. Après 20 ans d'anicroches entre le président de la République, par ailleurs président national du RDPC (le parti au pouvoir) et le chairman Ni John Fru Ndi, président du SDF (leader incontesté de l'opposition), le paysage politique du Cameroun épouse aujourd'hui un contexte d'apaisement avéré. Au-delà des clivages et divergences purement idéologiques et des détails liés à la constitution d'ELECAM, par exemple, seul l'intérêt du peuple camerounais polarise l'attention des deux familles politiques les plus importantes du pays. Il semble à l'évidence que les rencontres entre Paul Biya et Fru Ndi soient bien notées par la communauté internationale et les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux. C'est bien pour cette raison que ces rencontres de décembre 2010 à Bamenda et janvier 2011 à Yaoundé bénéficient de l'étiquette de rencontres historiques. En effet, à leur suite, tous les protagonistes de la scène politique camerounaise doivent tout mettre en œuvre pour ne pas rater le tournent de 2011, gage de paix
propice aux investissements étrangers.
2011 est aussi l'année du cinquantenaire de la Réunification, un an après celui de l'indépendance. Ce nouveau cinquantenaire est un évènement plein de symboles pour le Cameroun : symbole d'unité dans la diversité ethnolinguistique, respect de la différence culturelle, et la possible émergence d'une nation fière de son statut spécial en Afrique et dans le monde. Le Cameroun est le seul pays africain à avoir vécu sous la tutelle concomitante de la France et de l'Angleterre. Il est avec le Canada, le seul pays ayant le Français et l'Anglais comme langues officielles. Ces traits spécifiques devraient constituer une force d'attrait des investissements dans les pôles que sont la Francophonie et le Commonwealth. C'est le sens de l'intervention du chef de l'Etat lors du récent sommet de l'OIF de Montreux. En 2011, la diplomatie camerounaise sera marquée du sceau de la solidarité internationale et du dialogue, plus que par le passé. Sous l'impulsion du Président Biya, la diplomatie camerounaise continuera à s'exprimer dans les forums régionaux et internationaux sur toutes les questions qui concernent l'équilibre mondial. Le leitmotiv pour la résolution des conflits sera la paix. Mais pour marquer sa volonté à jouer un rôle de plus en plus important sur la scène diplomatique mondiale, le Cameroun continuera à défendre la voix de l'Afrique sur toutes les tribunes du monde pour demander un meilleur équilibre entre les pays riches et les pays pauvres. Depuis quelques années l'omniprésence du Cameroun sur les sommets internationaux est remarquée. En tant que sage d'Afrique, la voix du Cameroun compte... Il reste à capitaliser les retombées économiques de cette offensive diplomatique...
L'apaisement du paysage politique et la stabilité des institutions sont sources de satisfaction parce que favorables au climat des affaires. Il y a tout lieu d'envisager pour 2011, une bonne santé économique et financière pour le Cameroun. Cela pourra se traduire par l'amélioration de l'épargne nationale, et l'accroissement des investissements. Il faut saluer de ce point de vue l'initiative inédite et récente du Cameroun, connue sous le nom d'emprunt obligataire, pour renflouer les caisses de l'Etat par des épargnes privées afin de permettre le lancement des projets structurants. Cette opération qui n'a pas beaucoup connu des succès ailleurs est largement allée au-delà des espérances pour son expérimentation camerounaise. Par des canaux divers, et contre un taux d'intérêt annuel de l'ordre de 5,6 %, étalé sur cinq ans, l'Etat camerounais a pu récolter plus de 200 milliards francs CFA en 15 jours seulement, soit 150 % du montant attendu. C'est une véritable aubaine pour le Cameroun qui entend ainsi se doter d'un vrai tissu industriel, afin d'exploiter son riche patrimoine minier, en sus de pouvoir
développer son potentiel énergétique et renforcer son agriculture qui entame sa véritable phase de mécanisation avec la mise en place de l'usine à montage des tracteurs d'Ebolowa. Mais peut-on parler d'industrie sans une garantie énergétique ?
Avec six barrages hydroélectriques, notre pays s'industrialisera
Le président Paul Biya a eu raison de commencer par les desseins d'autonomie énergétique en amont de toute perfectionnement industriel, en aval. Dans ce cas, les projets énergétiques en cours de démarrage comme la construction imminente des barrages hydroélectrique de Memve'ele et de Lom Pangar, le mini-barrage de Mekin donneront une autonomie électrique au Cameroun, sans omettre les possibilités d'exportation de la manne électrique vers les pays de la CEMAC. Si l'on y ajoute les barrages en fonction comme Edéa, Song-Loulou et Lagdo, le Cameroun se trouvera être l'un des rares pays africains dotés de six barrages, en plus de l'imposante usine de liquéfaction de gaz en chantier à Kribi. Ce potentiel électrique se moquera des saisons et des étiages, de même qu'il permettra au
Cameroun de bénéficier d'une plus grande autonomie dans ce domaine et de développer son industrie. Et les projets industriels ne manquent pas.
L'exploitation des réserves minières tels que le nickel, le cobalt, le cuivre à Nkamouna, la bauxite à Minim Martap, l'exploitation du diamant et de l'or de Bétaré Oya et du fer de Mballam devront permettre d'accroitre les richesses du Cameroun, et de juguler le chômage dans un pays où seule les recrutements à la Fonction publique ne peuvent garantir sons essor économique. A partir de 2011, le Renouveau s'est fixé pour défi d'atteindre le seuil de l'autosuffisance énergétique et booster son industrie.
Au plan agricole, des conditions naturelles très favorables et variées devront impulser le développement de l'Agriculture dans cette « Afrique en miniature ». Grâce à une production abondante des produits vivriers, le Cameroun bénéficie de l'autosuffisance alimentaire et peut même exporter vers les pays étrangers. A ce titre, il est le véritable grenier de l'Afrique centrale. Certains secteurs, comme celui du riz, méritent cependant, une plus grande attention à cause de la perte de devise. Le Cameroun voudrait
accroître sa production de l'ordre de 500 000 tonnes par an, pour rattraper le cap. La mécanisation de l'agriculture se pose donc comme un défit.
Le Cameroun veut se doter d'une agriculture moderne. En outre, si les regroupements du monde rural tels que le comice agropastoral, reviennent au goût du jour, c'est un indice positif. Ce genre de forum favorise l'écoulement des produits agricoles ou pastoraux vers les pays voisins, en même temps, il constitue une importante source de devise et offre quelques solutions à l'emploi des jeunes, tout en présentant, la diversité de notre richesse agro-pastorale. La crise politique actuelle en Afrique de
l'Ouest a forcement un impact sur l'agriculture camerounaise. Elle montre à suffisance que les produits vivriers ne sont pas les seules bases de cette agriculture qui veut trouver de nouveaux débouchés, et s'ouvrir ipso facto au marché mondial. En effet, l'économie camerounaise pourrait profiter de l'embelli du marché du cacao et dans une certaine mesure de celui du café, et bénéficier de la hausse des cours de ces produits sur le marché mondial.
L'apport du Ghana et du Nigeria pour pallier à la chute des exportations du cacao en Côte-d'Ivoire s'avère insuffisants. Le Cameroun doit donc redynamiser son secteur cacaoyer.
Sans la corruption, le Cameroun décolle...
Pour 2011, un point d'honneur paraît avoir été mis sur les plans politique, diplomatique, économique et social. Dès l'entame de cette année, un développement se met progressivement en place, bâti sur les cendres chaudes de la tumultueuse décennie qui s'est achevée. Ce nouvel élan qu'il est loisible de constater tant il s'impose dans sa tangibilité à l'observateur même le plus mal avisé, constitue le socle de la stabilité politique et sociale, et le garant d'un équilibre économique sans équivoque à même de consolider la prospérité et donc la paix des citoyens en cette année aux enjeux majeurs. Une page importante de l'histoire du Cameroun s'ouvre en 2011, maculée par des embellies tous azimuts qui préfigurent des lendemains qui chantent pour le peuple camerounais. Il va sans dire que le Cameroun a besoin de se défaire de certaines pesanteurs pour réaliser tous les projets promoteurs qui peuvent le hisser au rang d'une nation émergente. Il faut secouer les reines de l'inertie, combattre la corruption avec la dernière énergie car, elle a son lit dans la Fonction Publique. Des hautes instances au panier de la ménagère. Au Cameroun, on de bonnes raisons de d'espérer de 2011, point de départ d'une émergence possible en 2035... Passé le temps des atermoiements. Place aux importantes réalisations, sans doute celles dont le Président Paul Biya a toujours fait mention dans ses communications à la Nation, et consignées dans son programme dit des Grandes Ambitions. « C'est le moment » semble avoir martelé le Chef de l'Etat, qui tel un restaurateur chevronné, entend mettre les petits plats dans les grands pour un énorme buffet autour duquel il convie tous ses compatriotes, de toutes obédiences religieuses ou sensibilités politiques des quatre coins du pays.
Globalement, l'année qui commence pourra s'ouvrir sur une lueur d'espoir pour l'opportunité d'offres d'emploi. Ainsi, la précarité qui parfois débouche sur des émeutes dits de la faim, et dans laquelle a naguère pataugé une partie de la population essentiellement composée de jeunes, pourra faire place nette à l'assurance de l'avenir en cette année, le climat d'apaisement politique aidant. La paix qui règne sur son sol devra être un gage de sécurité pour les investissements étrangers et pour l'hospitalité des amis du pays.
Dr Doualla D. Kingué.