breves de comptoir du blog telecoms : « Exploitation agricole au 19ème siècle » et « distribution de téléphonie mobile au 21ème siècle » : même modèle économique ?. Mêmes conséquences ?.
L’actualité récurrente nous emmène dans un secteur fort différent de celui des telecoms : celui de l’agriculture.
Le marasme de l’agriculture française est étalé devant nos caméras, le temps, sans doute, de rester « le » sujet « d’actualité » par les médias. Avant, avec certitude, de « disparaître » jusqu’à la prochaine crise. Est-ce là un point commun avec le secteur des telecoms ?.
C’est en écoutant le discours de certains agriculteurs qui ont vu leur rémunération « s’effondrer » de plus de 30% en un an et les rapports de force avec le monde de la « grande distribution » que l’idée est venue de comparer ce secteur avec celui des telecoms.
Au 19ème siècle, en France, dans l’agriculture pouvaient cohabiter plusieurs systèmes « d’exploitation » :
- les « fermiers » cultivaient les terres d’un propriétaire à qui ils versaient un loyer annuel fixe.
- Les « métayers » s’acquittaient pour leur part de la location en donnant environ la moitié de leur récolte et des animaux élevés.
- Plus tard, sont apparus les « propriétaires exploitants » qui travaillent eux-mêmes sur leurs terres.
En plus, existait ce système « d’exploitation » : les « journaliers ». Pour compléter les revenus de leurs familles, ceux-ci pouvaient accomplir leurs journées chez un ou plusieurs propriétaires.
Nous sommes aujourd’hui au 21ème siècle, ce « modèle » serait-il encore d’actualité ?.
Dans l’agriculture, oui. Mais pas seulement.
Mais quel lien avec la distribution de téléphonie mobile ?.
Les « fermiers », les « métayers » et les « journaliers » travaillent pour le compte d’autrui. Ils se mettent à disposition des propriétaires. Mais pour « accomplir » leur travail, ils doivent « aussi » mettre à disposition leur « outil de travail ».
Et c’est sur « ce » point que le lien entre les deux modèles, tellement éloignés dans le temps et si différents par nature, s’est opéré.
On a vu l’importance des contrats de distribution dans la téléphonie mobile et le modèle de distribution.
L’émergence des réseaux de distribution de téléphonie mobile s’est faite grâce aux « indépendants » qui :
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se sont mis à disposition des opérateurs telecoms,
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et qui « eux aussi » ont mis à disposition leur « outil de travail », leurs « boutiques » de quartiers devenues progressivement les « espaces SFR » ou « Club Bouygues Telecom » actuels.
Le salon annuel de l’agriculture nous révèle les conséquences d’un modèle économique et leurs conséquences :
- « mal-être »,
- marasme,
- appauvrissement,
- disparition inéluctable,
- rapports de force,…,
- dans le modèle « fournisseur-distributeur-client final », l’avantage est toujours accaparé par les acteurs les plus « puissants ».
Faut-il rappeler les chiffres donnés dans une étude de GFK au sujet de la distribution de téléphonie mobile ?. Les voici à nouveau :
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fin des années 1990, entre 10 000 et 13 000 boutiques existaient,
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fin 2006, entre 6 500 et 7 000 boutiques, plus de la moitié des boutiques avaient disparu.
Faut-il aussi rappeler la disparition annoncée de distributeurs de telephonie mobile franchisés et indépendants ?.
Que pèsent quelques milliers de petits distributeurs dans ce même modèle « fournisseur-distributeur-client final » ?. Distributeurs telecoms non représentés. Non fédérés. Donc sans aucune « existence » ?. Malléables à souhait. Corvéables. Jetables alors ?.
« Exploitation agricole au 19ème siècle » et « distribution de téléphonie mobile au 21ème siècle » : même modèle économique ?. Mêmes conséquences ?.