Composé par les brumes d'un hiver sans fin,
Le doux vent naissant d'un océan musicien
Répand les notes d'un lent prélude aérien.
D'une languide danse légère et sensuelle
Enlace et embrasse ce corps intemporel
Emprisonné dans une solitude irréelle.
Les caresses rêvées de cet amant éthéré
Déjà enserrent et séduisent l'appât abusé,
Cette déesse cloîtrée dans une tristesse figée.
Soudain tentée de bâtir d'un songe son refuge
Se rebelle et hâtive ravive son feu mourant
Puis improvise une fugue d'accords dissonants.
La nature bousculée explose en raz de marée,
Libère l'astre d'or qui réchauffe son coeur gelé
Et délivre ses sens jusqu'alors pétrifiés.
Portée par une nouvelle enivrante symphonie
Mêlée au parfum d'une inconnue mélodie
Elle accueille sans crainte l'inattendue énergie.
Réveillée tendrement par un souffle envoûtant,
Elle aspire et vit l'évidence de cet instant
Et jouit lentement de ce regard pénétrant.
L'effleurement viril et délicat de sa bouche
L'emporte d'un frisson vers une étreinte farouche
Languissante du moment qu'il ne la retouche.
L'alliance sacrée de cette vibrante réalité
Emeut, enfièvre et enflamme l'amante embrasée
Qui d'une vague violente atteint la voie lactée.