Auteur : Dany Laferrière
Titre : L’énigme du retour
Edition : Grasset 2009 (301pages)
Quatrième de couverture : « A la suite de cette annonce tragique, le narrateur décide de revenir dans son pays natal. Il en avait été exilé, comme son père des années avant lui, par le dictateur du moment. Et le voilà qui revient sur les traces de son passé, de ses origines, accompagné d’un neveu qui porte le même nom que lui. Un périple doux et grave, rêveur et plein de charme, qui lui fera voir la misère, la faim, la violence mais aussi les artistes, les jeunes filles, l’espoir, peut-être. Le grand roman du retour d’exil.«
En commençant le challenge Tour du monde ; je voulais pour mon escale en Haîti lire un roman de Dany Laferrière, dont Alain Mabanckou (quelqu’un en qui j’ai confiance) dit beaucoup de bien.
Ce livre est magnifique. Je fus un peu dérouté quand même au début, car l’écriture particulière de ce roman, et inédite pour moi, en vers libres, impose un certain rythme dans la lecture pour ne pas passer à côté. Ce qui m’a aidé, c’est d’écouter un extrait du livre en audio, lu par l’auteur Himself, trouvé au gré des navigation sur le net. Car ce livre, il faut savoir le lire, en trouvant cette juste mesure afin de l’apprécier à sa juste valeur.
Avec une très large composante autobiographique, Dany Laferrière racontre avec classe et grande élégance, ainsi qu’un beaucoup d’intimité, son retour au pays natal, suite au décès de son père. Un père peu connu, et dont les uniques souvenirs sont l’assemblage de quelques photos, et quelques anecdotes racontés çà et là par des proches. La dictature les avait séparés, et l’exile n’a pas su les réunir.
L’auteur-narrateur, retourne donc en Haïti, faire son deuil, se recueillir et méditer. Rechercher aussi un peu de son père, essayer de marcher sur ses pas. Mais rechercher aussi son pays, qu’il ne veut surtout pas voir avec les yeux d’autant. Car le pays a changé, et l’exile fut long. Sans tomber dans une nostalgie « des temps heureux » ou de « la belle époque », il essaie de se réapproprier son pays, où il se sent (constat dur a assumer) étranger. Et où les haïtiens qu’il croise dans les rues de Port-au-Prince le considèrent comme tel. il renoue (et noue avec certains dont son neveu, Dany Charles avec qui il passe de longs et doux moments de complicité) avec sa famille. Il nous raconte tout cela avec sérénité et recul, avec zen et beauté, choisissant parmi les mots, les plus simples ; et parmi les tons ; le plus poétique.
La poésie occupe une place immense dans ce livre. D’ailleurs, un grand hommage est porté ici à différents poètes, mais surtout à Aimé Césaire avec son Cahier d’un retour au pays natal, et dont il est question tout au long du roman.
Avec son propre Retour au pays natal, Dany Laferrière nous fait du bien, et comme je l’ai dit plus haut, quand on trouve le juste rythme de lecture, on a envie que le livre ne s’arrête jamais. L’histoire a vraiment quelque chose d’énigmatique, et porte avec exactitude son titre.
Cette lecture m’a fait di bien, m’a apporté beaucoup d’apaisement, et m’a donné envie de lire plus de poésie.
Cette lecture entre dans le cadre du challenge Tour du Monde, organisé par Livresque
.Pays N°16 : Haïti
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