Écrire son histoire c’est souvent vouloir se retrouver face à soi-même pour faire le point mais aussi pour ce que j’appelle « rembobiner le film ».
Ensuite, « le film est dans la boite ».
Le livre est terminé, on ferme le tiroir, tout en sachant que l’histoire n’est ni oubliée, ni effacée, juste localisée.
Le lecteur a toujours un regard innocent face a certaines histoires particulières.
Demander par exemple, comme je l’ai entendu lors d’un interview, à Natacha :
» Pourquoi n’êtes vous pas partie avant? », » Etiez-vous amoureuse de lui..? »
Son visage restait fermé. Je pense que ces questions n’ avaient franchement rien a voir avec son histoire. Au delà d’une certaine réalité, dans ce genre de drame se tisse une autre histoire que je nomme :
» L’enfermement psychologique de la victime et de son geôlier «
Les questions posées n’ont plus grand chose à voir dans un drame vécu qui transporte la victime dans un autre monde. Une sorte de monde du silence où répondre aux questions sur les faits réels dont elle a été victime devient une trame psychologique basée sur une toute autre logique.
Cela ne mettrait-il pas en danger la victime une seconde fois, si celle-ci n’a pas fait un long travail sur elle-même et cheminement, de s’être détachée du drame psychologique et de son retour vers le monde réel ?