Les Tunisiens avaient leurs médias d'Etat. Nous, nous avons les rejetons de Maman ORTF : l'illusion de la diversité. Tous les jours, TOUS LES JOURS, du matin au soir, la propagande d'Etat trouve des relais, partout, sur les chaînes de télé, sur les radios (les pires médias de France). Dans "C à vous", Alessandra Sublet a une oreille attentive et favorable à l'égard du gouvernement et de la droite en général. Il y a quelques semaines, elle lançait à un socialiste mou du bulbe que, en France, "on se fait tout de même bombarder par les impôts" - il s'agissait des plus hauts revenus et salaires. Elle ne semblait pas au courant de l'existence du "bouclier fiscal" et du fait que toutes les comparaisons économiques prouvent que ce haut niveau d'imposition des hauts revenus et salaires est un mythe. Hier, elle a fait comprendre à un chroniqueur que la critique de la Police d'Etat, illustrée par les images de l'embarquement violent d'un citoyen étranger exclu de France n'était pas acceptable. Mais le pire dans les médias français est sûr. En zappant sur des radios, entre 12 heures et 14 heures, vous pouvez écouter "Carrément Brunet". Hier, nous avons eu droit à un morceau d'anthologie. Il était question des indemnisations chômage, et du fait que, suite à la parution par "le Figaro" (!) d'un entretien avec M. Méhaignerie, il faudrait s'interroger sur les indemnisations chômage en France, trop élevées et trop longues (24 mois). Dans ce genre d'émissions, on invite des auditeurs à appeler. Trois se sont succédés. COMME PAR HASARD, les trois confirmaient les critiques à l'égard du système d'indemnisation : favorise le goût du chômage. Un premier interlocuteur, patron d'une petite PME, prétendait qu'un jeune apprenti a travaillé suffisamment de temps dans son entreprise pour, après s'être mis en arrêt maladie (il est vrai que ce sont les salariés qui décident de cela ! et le journaliste n'a posé aucune question sur la cause de l'arrêt maladie), se mettre au chômage. Selon ce patron de PME, il y a trop d'"assistés" ! Et toutes les exonérations de cotisations au profit des entreprises ? Et la suppression de la taxe professionnelle ? Et les profits des entreprises qui sont rarement partagées avec les salariés ? Et les plus assistés de France, les plus riches ? Et le fait que l'indemnisation chômage est la CONSEQUENCE de cotisations ? ! Et le fait qu'il y a une dégréssivité par trimestre, contrairement à ce qui est indiqué à priori ? !
La deuxième interlocutrice prétendait être une Belge, en France depuis six ans, au chômage depuis trois ans, et prétendant avoir reçu plus d'indemnisation en tant que cadre que ce qu'un nouveau salaire lui aurait apporté ! Le troisième confirmait les deux premiers ! Bref, à la propagande nourrie de "questions philosophiques" de M. Brunet, les auditeurs apportaient une soi-disant confirmation - triée sur le volet, et dont on peut même se demander si ces auditeurs correspondent à leur profil annoncé, si ce ne sont pas des agents rémunérés par le Medef pour mentir ! Vous pouvez écouter cette émission lamentable avec ce fichier.
Téléchargement 20110127_actu_contre_attaque_0
Mardi soir, sur France 2, Ségolène Royal était "face aux Français" (sic!). Il fut question des 35 heures. Un soi-disant entrepreneur d'une petite PME lui affirma que, avec les 35 heures, sa vie de chef d'entreprises était devenue difficile, avec trop de complications. Aucune explication "concrète". Et fait étonnant, il affirma diriger une petite PME - de plus de 20 salariés alors, puisque les autres entreprises, en deça, n'ont jamais connu les 35 heures ! Guillaume Durand, dont les "informations" sont fournies par M. Copé, affirma que les 35 heures coûtaient une fortune. Et Ségolène Royal les défendit très mal, visiblement connaissant mal son sujet. Pour tout savoir sur les 35 heures.