Dans une sorte de rêverie,
Léonard Cohen nous entraîne dans la danse imprévisible et fascinante de la poussière diffusant la lumière du jour qui filtre à travers les persiennes. La diffusion est un phénomène physique très particulier, assez merveilleux en somme, qui nous laisse voir, dans une véritable incandescence, les particules microscopiques qui flottent dans l'air et que notre acuité visuelle ne nous permettrait pas de discerner si, de par leur très petite taille en comparaison de la longueur d'onde des rayons lumineux, elles n'acquéraient cette étonnante propriété qui leur fait renvoyer la lumière dans toutes les directions. L'invisible nous apparaît alors, comme une idée qui se matérialise, comme un concept qui prend vie.
Mais le moindre courant d'air, le moindre souffle, le moindre battement d'ailes lancent cette poussière rayonnante dans une danse effrénée, tournant, tourbillonnant, virevoltant sans but apparent ni raison... jusqu'à ce que la course du soleil, au dehors, nous prive de sa lumière et fasse disparaître subitement cette féerie, mettant fin à notre rêverie.
N'est-ce pas ainsi que l'amour entre et sort de notre vie ?
N'est-ce pas ainsi que l'amour illumine la vie ?
N'est-ce pas ainsi que des événements en apparence insignifiants peuvent en changer le cours ?