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Le Point.fr - Publié le 27/01/2011 à 20:03 - Modifié le 28/01/2011 à 14:41
LISTE - Trente-deux médicaments à éviter
Le Point.fr publie la liste 2010 des médicaments déconseillés par Prescrire, la revue indépendante qui a révélé le scandale du Mediator.
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De nombreux médicaments, en vente sur le marché, présentent une balance bénéfices/risques défavorable © David Selman / Corbis
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La revue médicale Prescrire, désormais célèbre pour sa contribution précieuse à la révélation du scandale du Mediator, publie ce mois-ci un document censé permettre aux médecins de faire le tri dans la jungle des médicaments disponibles. Dans chaque spécialité, Prescrire pointe des substances à écarter. Tour d'horizon de ces produits dont la balance bénéfices/risques laisse, selon la revue, sérieusement à désirer.
CANCÉROLOGIE
- Bévacizumab
Utilisé pour traiter un cancer du sein métastasé, le bévacizumab n'apporterait aucun gain tangible en termes de survie mais générerait de nombreux effets indésirables, notamment des hémorragies, des neutropénies fébriles, des abcès et des fistules.
- Catumaxomab
Utilisé pour traiter une ascite maligne devenue résistante aux chimiothérapies, l'efficacité du catumaxomab n'est pas démontrée alors que le produit génère des effets indésirables parfois graves conduisant à un surcroît d'hospitalisations : douleurs abdominales, lymphopénies, fièvre.
- Cétuximab
Utilisé pour traiter un cancer colorectal métastasé, le cétuximab n'améliorerait pas la durée de survie globale des patients mais provoquerait des atteintes cutanées, des diarrhées, des infections, des troubles hydroélectrolytiques.
- Histamine
Utilisée comme traitement d'entretien chez des malades en première rémission d'une leucémie aiguë myéloblastique, l'histamine n'aurait que de maigres bénéfices au prix d'effets indésirables quasi constants : entre autres, bouffées de chaleur, migraines, réactions au site d'injection, fièvre, fatigue.
- Mifamurtide
Utilisé pour traiter des enfants et des jeunes adultes atteints d'ostéosarcome, le mifamurtide n'aurait pas d'efficacité démontrée mais serait associé à des effets indésirables parfois graves, tels que réactions allergiques et inflammatoires, surdité, neurotoxicité.
- Pazopanib
Utilisé pour traiter un cancer du rein à un stade avancé ou métastasé, le pazopanib n'aurait pas d'effet démontré en terme de durée de survie mais exposerait à des effets indésirables graves, notamment des thromboses artérielles, des infarctus du myocarde, des hémorragies et des insuffisances hépatiques mortelles.
- Temsirolimus
Utilisé pour traiter un lymphome des cellules du manteau en rechute ou réfractaire après plusieurs chimiothérapies, le temsirolimus n'allongerait pas la durée de survie globale mais exposerait, en revanche, à des effets indésirables graves notamment des hémorragies, des infections, des thrombocytopénies.
- Trabectédine
Utilisée pour traiter un cancer de l'ovaire à un stade avancé, la trabectédine permettrait d'augmenter la durée de survie des malades d'environ 2 mois mais les exposerait du même coup à des effets indésirables graves.
- Vinflunine
Utilisée pour traiter un cancer de la vessie à un stade avancé ou métastasé, la vinflunine n'augmenterait pas significativement la durée de vie des patients mais serait responsable de troubles hématologiques fréquents, souvent graves, parfois mortels, de troubles intestinaux sévères, de neuropathies et même de troubles cardiaques.
CARDIOLOGIE
- Dipyridamole
- Dobésilate de calcium
Le dobésilate de calcium n'aurait aucune efficacité clinique tangible mais exposerait à des neutropénies et des agranulocytoses.
- Ivabradine
Utilisée pour traiter l'angine de poitrine, l'ivabradine n'apporte pas de progrès tangible mais expose à des bradycardies, des troubles oculaires et des interactions médicamenteuses.
- Nicorandil
Utilisé pour traiter l'angine de poitrine, le nicorandil aurait une faible efficacité mais déclencherait des ulcérations chroniques douloureuses du tube digestif, de la cornée et du vagin.
- Olmésartan
Chez des patients diabétiques de type 2, l'olmésartan semble exposer à un excès de mortalité cardiovasculaire.
- Trimétazidine
La trimétazidine aurait, selon une enquête de pharmacovigilance, de nombreux effets indésirables, notamment urticaires et oedèmes de Quincke, malaises, céphalées, hypotensions artérielles, tachycardies, hépatites cytolytiques, insomnies ou hypersomnies.
CONTRACEPTION
- Drospirénone
Ce produit exposerait les femmes à un risque de thromboses veineuses plus élevé que les autres progestatifs, sans gain d'efficacité.
DERMATOLOGIE
- Kétoprofène
Les gels à base de kétoprofène exposent à des photosensibilisations graves à type d'eczéma et d'éruptions bulleuses alors qu'il existe d'autres médicaments ayant une balance bénéfices-risques plus favorable.
- Tacrolimus et pimécrolimus
Plusieurs cas de cancers et d'infections, parfois mortels, ont été rapportés aux États-Unis chez des enfants atteints d'eczéma atopique et traités par tacrolimus ou pimécrolimus dermiques, deux immunodépresseurs.
DIABÉTOLOGIE - ENDOCRINOLOGIE
- Glitazones
Concernant la rosiglitazone, la Commission d'autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne a recommandé la suspension de l'AMM en septembre 2010 pour cause de balance bénéfices-risques défavorable. La pioglitazone, autre glitazone, présente un profil d'effets indésirables proche de la rosiglitazone avec des risques d'infarctus du myocarde, d'hématuries et une augmentation de la fréquence des cancers de la vessie.
- Sartan
- Sibutramine
Utilisé chez les patients obèses, cet anorexigène provoquerait de sérieuses complications cardiovasculaires.
DOULEURS - SOINS PALLIATIFS
- Capsaïcine
Utilisée chez des patients atteints de douleurs neuropathiques liées à un zona ou au VIH, la capsaïcine administrée en patch cutané n'aurait pas d'efficacité clinique tangible mais exposerait à des irritations locales importantes et peut-être même à des lésions neurologiques à long terme.
- Nimésulide
Prescrit dans le traitement de l'arthrose et contre les règles douloureuses, le nimésulide provoquerait des hépatites sévères pouvant aller jusqu'à nécessiter une greffe. Il a déjà été banni dans plusieurs pays européens tels que l'Espagne, la Finlande ou l'Irlande, mais il continue d'être prescrit en France alors même que des alternatives thérapeutiques existent.
GÉRIATRIE
- Rivastigmine
Utilisés pour traiter la maladie d'Alzheimer, les dispositifs transdermiques à base de rivastigmine exposeraient certains patients à des surdoses parfois mortelles alors que leur efficacité demeure limitée et fugace.
GYNÉCOLOGIE
- Tibolone
Prescrite pour le traitement symptomatique de la ménopause, la tibolone exposerait à une augmentation du risque de cancer du sein et pourrait également augmenter le risque d'accident vasculaire cérébral.
MALADIES INFECTIEUSES
- Tigécycline
Cet antibiotique semble exposer à une surmortalité.
NEUROLOGIE - PSYCHIATRIE
- Duloxétine
Prescrite pour prévenir ou traiter les épisodes dépressifs, la duloxétine a une efficacité incertaine alors qu'elle expose à des effets indésirables tels qu'hypertension artérielle et atteintes hépatiques.
- Méprobamate
Ce psychotrope exposerait à de nombreux effets indésirables graves ainsi qu'à des intoxications parfois mortelles en raison du risque de défaillance cardiocirculatoire alors que son efficacité n'est pas démontrée.
- Olanzapine
Ce neuroleptique, utilisé pour traiter des malades atteints de schizophrénie, expose à de nombreux effets indésirables et à un risque de surdose avec coma dans les heures qui suivent l'injection.
PNEUMOLOGIE
- Omalizumab
Utilisé en cas d'asthme persistant sévère, l'omalizumab aurait de nombreux effets indésirables parfois graves - infections, réactions d'hypersensibilité, atteintes cardiaques, thrombopénies sévères - pour une efficacité au mieux très modérée.
RHUMATOLOGIE
- Etoricoxib
Prescrit pour soulager les douleurs arthrosiques, l'étoricoxib aurait une balance bénéfices/risques nettement défavorable, comme les autres coxibs, en raison notamment d'un surcroît d'accidents cardiovasculaires mortels.
URGENCES
- Prométhazine injectable
Utilisée en cas de manifestations allergiques, l'injection intraveineuse de cet antihistaminique exposerait à des thromboses, des atteintes nerveuses, des nécroses tissulaires et des gangrènes, aboutissant parfois à des amputations alors que son efficacité est au mieux modérée.
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42 Commentaires
J'en suis résté scotché…
je copie : dans l'article
- Rivastigmine
Utilisés pour traiter la maladie d'Alzheimer, les dispositifs transdermiques à base de rivastigmine exposeraient certains patients à des surdoses parfois mortelles alors que leur efficacité demeure limitée et fugace
…
Les patchs sont justement faits pour éviter les surdosages et les à-coups thérapeutiques une lente diffusion au travers du derme doit permettre une diffusion continue au décours de la journée qui évite les surdosages… sauf si le malade décape sa peau à l'éther… c'est généralement signalé dans les notices.Les millions d'oubliés
Les animaux, comme toujours, sont les premiers sacrifiés. Et ils sont des millions et des millions… Mais qui s'en préoccupe ? Tout le monde s'en f…, car l'humain est l'être suprême… Il s'agit de vies. Comme nous, les animaux vivent, ressentent, souffrent. Mais, comme toujours, ce sont nos intérêts à nous qui passent avant ceux des autres… Et vous voudriez que l'on vive dans un monde où l'humain respecte l'humain ? … Nous sommes tous des Aryens…
Mais que fait la police ?
Nan mais sérieusement d'où sortent vos chiffres ? Je suis scientifiques de formation, je travail avec l'ivabradine et je peux vous dire qu'on obtient des résultats favorables sans argent du laboratoire qui le commercialise. On estime à 26 patients traités le nombre nécessaire pour en sauver 1 grâce à cette molécule, d’un point de vue humain ce n’est pas négligeable il me semble…N’est ce pas ?
Les médias sous prétexte de vendre, font peur… Sachez que vous ne rendez pas service aux générations futures, la recherche biomédicale est en pleine crise a cause des génériques, des compagnies pharmaceutiques qui certes dégagent des millions de bénéfices mais investissent des millions dans la recherche et le développement de médicament qui vous soignent vous. Savez-vous combien coute le développement d’un médicament ? Savez-vous les risques que prennent ces compagnies pour développer des médicaments pour vous soigner ? Alors oui dans un monde idéal le gouvernement devrait financer la recherche, sauf que voila sans l’appui de ces compagnies il n’y aurait aucun développement de médicament en France… Rien/ 0 et ce n’est pas une exagération.
C'est un peu l'histoire du gars qui ne veut pas d'expérimentations animales mais qui utilise les médicaments modernes… Il faut vous réveiller et ouvrir les yeux, nous avons besoin de la recherche, nous avons besoin du travail avec les compagnies pharmaceutiques et des médecins.
Il ne faudra pas venir pleurer dans quelques années et que nous n'aurons plus de médicaments développés.Soulagement
En lisant une partie des commentaires, je suis très heureux d'observer les praticiens (cad ceux qui sont réellement au contact du patient), que se soit médecins, pharmaciens… , réagir à une telle médiatisation anarchique et délétère.
N'oublions pas que notre système de santé (non pas économique, mais technique) et ses acteurs, sont un des magnifiques résultats des qualités de notre pays (parcours universitaire, accès aux informations…) !
En effet, de voir une revue - Prescire - qui certes ne fait pas de désinformation dans le fond (les éléments évoqués sont présents dans les dossiers techniques de ces médicaments, qui sont accessibles au plus grand nombre), mais qui utilise les recettes de la presse grand public par des titres accrocheurs. Ça me parait être une dérive folle.
“On” décrie les relations malsaines ou non éthiques des laboratoires et des professionnels, mais ce sont ces relations qui font avancer la médecine. Comment voulez - vous réellement qu'un laboratoire développe des médicaments, sans un appui des praticiens pour réaliser les études cliniques, comment voulez - vous qu'un médicament qui est mis sur le marché, ne soit pas présenté par des professionnels lors des différents rendez - vous médicaux. Comme partout et dans tout métier, l'éthique est une valeur intrinsèquement dépendante de la personne, des praticiens qui ne verront que leur profit personnel il y en a, mais restons cohérent ce ne sont qu'une minorité.
Concernant l'article ci - dessus et surtout les anticancéreux évoqués, on ne peut pas penser qu'un oncologue ne soit pas informé, l'utilisation de ces produits est de toute façon murement réfléchit (il ne nous balance pas une prescription de produits, sans en juger l'intérêt et les risques liés).
[…]Baba
Encore un point très fort intéressant !
Coup de Gueule
Ouais super comme ça par enchantement on nous livre une liste noire de 32 médicaments à proscrire… Comment s'assurer qu'il n'y en a pas d'autres vu l'hypocrisie et les mensonges des lobbies pharmaceutiques complices avec les politiques et de l'afssaps ? Comment ça peut être possible, risquer la vie des personnes malades pour le capitalisme, pour l'enrichissement ! C'est vraiment injuste. On vit déjà dans un monde chaotique et maintenant ce qui est est censé soigner voire soulager peut tuer… Quand je pense que les médicaments non utilisés, presque périmés sont également envoyés dans les pays en développement ! Donc maintenant devrons nous éplucher les traitements prescrits par notre médecin ? Après les médias diront qu'il ne faut pas qu'une psychose s'installe… Chlordécone, médiator, bisphénol A… Ça suffit.
Bonnet d'âne pour la revue prescrire
Mes chers et très médiatiques confrères de la revue Prescrire (qui sont - ils au fait ?) ne connaissent à l'évidence rien à la cancérologie. Savent - ils que sans ces médicaments certes toxiques mais ont nous cancérologues passons de longs moments à pallier les effets secondaires améliorent la survie des malades. Savent - ils que les métastases peuvent fondre très rapidement et l'état général du patient s'améliorer de façon spectaculaire avec ces thérapeutiques de nouvelle génération. Bien sûr ces patients ne guérissent pas uniquement avec ces traitements et ils sont chers : faut - il renvoyer chez eux ces patients sans les traiter et garder l'argent pour autre chose ? C'est un choix de société.
Nuance
Je crois que “le point” va un peu vite dans ses conclusions. Demandez à votre docteur. C'est plus sur. Comme le disent beaucoup d'intervenants, les effets secondaires sont toujours à craindre, et surtout la mauvaise utilisation de ces médicaments (kétoprofène, kétum pour ne citer que celui - ci.)
Certains médecins sont aussi complices
Une fois j'étais chez un dermatologue qui a reçu en même temps que moi un commercial des médicaments (avec une mallette d'échantillon, prospectus, bref…), avant la sorti de ce commercial, le médecin lui a demandé (pour le cadeau je préfère une machine expresso !), je vous laisse faire votre propre analyse.
danger
A aussi éviter = le Médiapart en overdose, le Wikileaks à effets secondaires. Le Jepenssque à forte dose, le médiaenboucle alcoolisé, le démago en perfusion ou la criticpartisane en poudre ! Voir aussi l'humour au curare gratuit qui produisent tous des intoxications électorales à tendances suicidaires !